Une preuve inédite (et incontestable) que des humains étaient déjà présents en Amérique il y a 23.000 ans

L’être humain avait déjà mis le pied sur le continent américain il y a 23.000 ans, au cours du dernier maximum glaciaire. De nouvelles analyses rigoureuses tendent vers un même résultat et obligent les archéologues à revoir les modèles de peuplement historiques qui plaçaient l’arrivée d’Homo sapiens en Amérique après le dernier maximum glaciaire il y a environ 18.000 ans.

Au Nouveau-Mexique (États-Unis), des empreintes laissées par des humains sont fossilisées dans le lac Otero du parc national des White Sands. En 2021, des paléoanthropologues se sont lancés dans la datation des graines d’une plante aquatique sédimentées dans le creux de ces traces.

La nouvelle étude des traces du lac Otero devrait établir un consensus

Leurs résultats indiquaient que ces marques étaient âgées de 21.000 à 23.000 ans, ce qui correspond à une période interne au dernier maximum glaciaire, une époque glaciale s’étendant entre 19.000 et 26.500 ans avant notre ère.

Si ces conclusions ne faisaient pas consensus à l’époque, de récents résultats vont certainement forcer un accord dans la communauté scientifique.

Des dunes du parc national des White Sands, au Nouveau Mexique. Crédit : Jennifer Willbur - Wikimedia commons
Des dunes du parc national des White Sands, au Nouveau Mexique. Crédit : Jennifer Willbur - Wikimedia commons

Des dunes du parc national des White Sands, au Nouveau Mexique. Crédits : Jennifer Willbur - Wikimedia commons

Une nouvelle étude a utilisé des échantillons d’origines différentes et d’autres techniques d’analyses afin de vérifier l’âge de ces empreintes fossilisées. Finalement, les divers examens montrent que ces traces seraient bien âgées de 21.000 à 23.000 ans.

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"Un très beau travail"

"C’est un très beau travail qui a attaqué le problème en faisant une analyse indépendante avec d’autres traceurs, ce qui rend l’étude très solide et difficilement contestable", estime dans un échange avec La Recherche Antonio Pérez-Balarezo, archéologue au laboratoire archéologie et sciences de l’antiquité, à Nanterre et spécialiste de la préhistoire ancienne de l'Amérique du Sud.

Lire aussi"Il était une fois le peuplement de l’Amérique", un article par Éric Boëda et Antonio Pérez-Balazero, dans La Recherche 568.

Cette nouvelle datation confirmée va conduire les archéologues à considérer un peuplement qui aurait démarré en plein dernier maximum glaciaire. "Je suis très ému d'être témoin de ce changement de paradigme", confie l’archéologue.

Par Marine Laplace

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