Un tout premier cas de trisomie découvert chez Neandertal met une fois de plus à mal les clichés

Une équipe espagnole d'anthropologues vient de mettre au jour le plus ancien cas connu de syndrome de Down chez Néandertal, il y a au moins 145.000 ans. Cette découverte basée sur l’analyse d’un fragment de crâne suggère que les Néandertaliens éprouvaient non seulement de la compassion envers les plus vulnérables mais étaient également déjà sensibilisés à la notion de solidarité.

Certaines fouilles réalisées il y a plusieurs dizaines d’années peuvent être éclairées d’un nouveau jour grâce aux technologies les plus récentes. C’est le cas de fouilles réalisées en 1989 à la Cova Negra, ou "Grotte Noire", située dans la commune de Játiva, près de Valence (Espagne) et qui compte parmi les plus importants gisements d’ossements néandertaliens en Europe (273.000-146.000 ans). Dans cette grotte perchée à près de 20 mètres du sol furent trouvés il y a trente-cinq ans un petit morceau du crâne d’un jeune individu contenant lui-même les ossements de son oreille interne.

Grâce à la reproduction de ces fragments en trois dimensions, une équipe de chercheurs des universités d’Alcalá et de Valence a pu établir que l’individu, surnommé "Tina" (bien que son sexe reste indéterminé), était âgé d’environ six ans et qu’il était atteint du syndrome de Down, ou trisomie 21. Cette pathologie aurait, dans son cas, entraîné une perte presque complète de l’audition et des vertiges importants, peut-on lire dans un article publié le 26 juin 2024 dans la revue Science Advances.

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Des conditions de vie difficilement compatibles avec Down

L’anomalie génétique de "Tina" - la plus courante chez les humains – a aussi forcément été à l’origine d’une hypotonie généralisée rendant l’allaitement difficile (en raison de la faible force de succion), d’un apprentissage tardif de la marche, d’un manque de coordination motrice et d'équilibre (augmentant le risque de chute) ou encore d’un retard dans la croissance de ses dents et, plus globalement, de son petit squelette. "Cet enfant a dû être soigné pendant au moins six ans, ce qui a probablement obligé d'autres membres du groupe à aider la mère à s'en occuper", écrivent les archéo-anthropologues.

En haut, le fossile retrouvé et en bas, sa modélisation 3D. Crédits : Universités d'Alcalá et Valence

Le fait que Neandertal ait pris en charge des personnes [...]

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