Première observation de planètes géantes gazeuses se formant par effondrement gravitationnel d'un nuage de gaz et de poussières

Une équipe d'astronomes a utilisé deux des plus importants télescopes terrestres, le Very Large Telescope et ALMA, tous deux installés dans le désert de l'Atacama au Chili, afin d'observer un système solaire en formation dans la constellation de la Licorne. Ils ont ainsi été les témoins de la naissance de planètes géantes gazeuses selon un processus encore jamais observé : l'effondrement gravitationnel.

Des chercheurs ont assisté "en direct" à la naissance de planètes géantes. C’est en tout cas la conclusion captivante d’une étude publiée ce mardi 25 juillet 2023 dans la revue Astrophysical Journal Letters. La scène se déroule à 5000 années-lumière de nous, autour de l’étoile V960 Mon dans la constellation de la Licorne.
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Elle a été prise grâce à l’instrument SPHERE, spécialisé dans l’imagerie directe d’exoplanètes, installé sur le VLT (Very Large Telescope) au Chili. Cette étoile jeune entourée d’un disque protoplanétaire de gaz et de poussières semble "s’enflammer" depuis 2014 : sa luminosité a été multipliée par 20. Or, les images de V960 Mon par SPHERE montrent la présence de plusieurs "grumeaux" dans les bras spiraux, qui participeraient à l’augmentation de l’intensité lumineuse du disque.

"Les bras spiraux subissent une fragmentation" - Alice Zurlo, astronome (Université Diego Portales, Chili)

Pour en savoir davantage sur leur nature, les chercheurs se sont tournés vers les données de l’instrument ALMA, également situé dans le désert de l’Atacama au Chili, et qui scrute l’Univers dans le domaine des ondes radio par interférométrie. Il avait observé l’étoile en 2016. "Avec ALMA, il est devenu évident que les bras spiraux subissent une fragmentation qui entraîne la formation d'amas (les grumeaux, ndlr) dont la masse est proche de celle de planètes", explique dans le communiqué de presse de l’ESO Alice Zurlo chercheuse à l'Université Diego Portales, au Chili, qui a participé aux observations.

"L’utilisation des deux instruments est complémentaire, décrypte pour Sciences et Avenir Jean-Luc Beuzit, directeur de l'Observatoire des sciences de l'univers-Institut Pythéas (Université Aix-Marseille-CNRS). SPHERE observe dans l’infrarouge proche et capte surtout la lumière diffusée par les poussières, tandis que le radiotélescope ALMA est davantage sensible[...]

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