Pour la première fois, le Canada veut réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires

Les restrictions concernant les permis de travail temporaire pour les travailleurs étrangers entreront en vigueur le 1er mai, a annoncé ce jeudi 21 mars le ministre canadien de l'Immigration.

Le Canada va réduire pour la première fois le nombre de travailleurs étrangers temporaires, a annoncé ce jeudi 21 mars le gouvernement, après des années d'une politique migratoire considérée comme très ouverte.

Ottawa souhaite réduire le nombre de résidents temporaires, étudiants comme travailleurs, à "5% au cours des trois prochaines années", contre 6,2% actuellement (2,5 millions de personnes), a déclaré le ministre de l'Immigration Marc Miller lors d'un discours.

"Le Canada a connu une forte augmentation du nombre de résidents temporaires ces dernières années, qu'il s'agisse de l'augmentation du nombre d'étudiants internationaux, de l'augmentation du nombre de travailleurs étrangers remplissant des postes vacants ou des personnes fuyant les guerres et les catastrophes naturelles", a-t-il ajouté.

Cet objectif sera confirmé à l'automne après consultation avec les provinces canadiennes, qui sont chargées de la santé et de l'éducation. Plusieurs d'entre elles, comme le Québec, sont de plus en plus opposées à l'accueil d'immigrés, mettant en avant le contexte d'une importante crise du logement qui frappe tout le pays.

L'annonce du gouvernement survient près d'un mois après que le Canada a décidé de réimposer des visas pour les Mexicains et deux mois après la mise en place d'un plafond sur les permis pour les étudiants étrangers.

"Des changements sont nécessaires"

Selon les autorités, le marché du travail est plus tendu que ces dernières années. Le nombre d'emplois vacants a diminué de 3,6% pour s'établir à 678.500 au cours du quatrième trimestre de 2023, marquant ainsi une baisse pour le sixième trimestre consécutif par rapport au record atteint lors du deuxième trimestre de 2022 (983.600), d'après des données du gouvernement.

Pour "assurer une croissance durable à l'avenir, nos programmes d'accueil des résidents temporaires doivent refléter les besoins et l'évolution des demandes du marché du travail", a expliqué Marc Miller.

"Des changements sont nécessaires pour rendre le système plus efficace et plus durable", a-t-il insisté.

Les entreprises actuellement autorisées à faire appel à des travailleurs étrangers temporaires à hauteur de 30% de leurs effectifs verront cette proportion réduite à 20%, sauf dans les secteurs de la santé et de la construction.

Article original publié sur BFMTV.com