Au procès de Donald Trump, Stormy Daniels a fait face à un contre-interrogatoire particulièrement musclé

Donald Trump, accompagnée de sa féroce avocate Susan Necheles lors de leur entrée au tribunal de New York ce jeudi 9 mai.
JEENAH MOON / AFP Donald Trump, accompagnée de sa féroce avocate Susan Necheles lors de leur entrée au tribunal de New York ce jeudi 9 mai.

ÉTATS-UNIS - Un face-à-face tendu avec l’avocate de Donald Trump. Alors que l’ancienne actrice de films X Stormy Daniels était venue témoigner mardi sur les conditions de sa rencontre et de la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec l’ancien président américain, ce jeudi 9 mai, l’heure était au contre-interrogatoire lors du procès de Donald Trump à New York.

Au procès de Donald Trump, Stormy Daniels livre des détails très crus sur leur relation sexuelle

Par tous les moyens, la défense de Donald Trump a donc cherché à discréditer la quadragénaire. Entendue cinq heures mardi, Stormy Daniels a cette fois été interrogée trois heures durant dans une ambiance toujours aussi électrique. L’occasion pour elle de se défendre d’avoir menti sur cette supposée relation sexuelle et sur le fait de s’être enrichie grâce à cette histoire avec celui qui est par la suite devenu le 45e président des États-Unis.

« J’ai choisi la sécurité », se défend Daniels

L’avocat du milliardaire américain, Susan Necheles, a ainsi cherché à pousser Stormy Daniels dans ses retranchements, la dépeignant comme une femme avide d’argent. « Vous menaciez de nuire politiquement au président Trump s’il ne vous donnait pas d’argent pour cette histoire ? », a interrogé l’avocate, pendant que Donald Trump était assis en face de l’actrice.

« Vous vouliez faire de l’argent ? », « vous vouliez faire plus d’argent, n’est-ce pas ? », a-t-elle insisté, en faisant valoir qu’après avoir négocié un accord de confidentialité avec Donald Trump, elle avait tout raconté dans le livre Full disclosure, qui lui aurait rapporté 800 000 dollars selon la défense. Mais entre les deux, toute l’affaire avait été révélée par le Wall Street Journal en 2018.

« J’ai choisi la sécurité », a simplement répondu Stormy Daniels. « La meilleure solution consistait à protéger mon histoire par une trace écrite, pour que ma famille ne soit pas en danger », a-t-elle ajouté à propos de l’accord initial.

Leur duel a continué ainsi dans une ambiance tendue. « Vous avez aussi joué et réalisé plus de 150 films pornographiques (...) donc vous avez beaucoup d’expérience dans l’art de rendre réelles des relations sexuelles bidon », a lancé l’avocate. « Celle-là, je n’ai pas eu besoin de l’écrire », a rétorqué Stormy Daniels.

Un dossier « Frankenstein » pour Trump

Le sujet de la relation sexuelle est donc revenu au cœur des débats, alors qu’il avait déjà été largement évoqué mardi par Stormy Daniels, qui n’avait rien caché sur sa rencontre en 2006 avec le magnat de l’immobilier. Si elle assurait ne pas s’être sentie menacée, elle avançait que l’intention de l’homme d’affaires « était assez claire » et que le « rapport de force était déséquilibré ».

« Parce qu’il était soi-disant en tee-shirt et boxer, vous étiez si bouleversée qu’il veuille avoir une relation sexuelle avec lui que vous n’avez pas pu refuser ? », a d’ailleurs questionné l’avocate, avant de lancer clairement : « vous avez tout inventé, n’est-ce pas ? ». Mais Stormy Daniels a maintenu sa version. Et lorsque son contre-interrogatoire s’est terminé, elle est sortie de la salle, l’air défiant, sans jamais croiser le regard de Donald Trump.

Il faut dire que cette supposée relation sexuelle, niée par Donald Trump, est au cœur de l’affaire, car c’est pour se taire, dix ans plus tard, à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016, sur cet épisode, que l’actrice avait reçu 130 000 dollars. Une somme réglée par l’ex-avocat de Donald Trump dans le cadre d’un accord de confidentialité.

De son côté, l’actuel candidat des républicains à la présidentielle américaine s’est surtout fait remarquer en début d’audience lorsqu’il a dénoncé un dossier « Frankenstein » que « personne ne comprend ». Jugé au pénal pour la dissimulation dans les comptes de sa holding, la Trump Organization, du remboursement des sommes à son avocat, Donald Trump comparaît pour 34 délits de falsifications comptables qui pourraient lui valoir une condamnation. Avec une possible peine de prison à la clé.

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