Européennes 2024 : les partis des candidats français s’engagent à ne pas s’allier à l’extrême droite (sauf un)
POLITIQUE - Un nouveau bel ami ? Les principaux partis européens des candidats français aux élections du 9 juin ont signé cette semaine un communiqué commun pour dénoncer la violence de l’extrême droite et s’engagent à refuser une quelconque alliance avec leurs représentants à Bruxelles et à Strasbourg. Celui de François-Xavier Bellamy manque malgré tout à l’appel.
Rédigé à l’initiative des Socialistes et démocrates, le groupe de Raphaël Glucksmann au Parlement européen, le texte publié mercredi 8 mai rassemble les Verts (Marie Toussaint), tout comme les groupes dirigés par Valérie Hayer et Manon Aubry, Renew et La Gauche. Il dénonce la série d’agressions de responsables politiques, en Allemagne surtout, et affirme que les signataires ne feront jamais alliance ni ne coopéreront avec des forces d’extrême droite qui tentent « de nous ramener aux pages les plus sombres de notre histoire. »
At our initiative, leaders of @TheProgressives, @RenewEurope, @GreensEFA and @Left_EU are calling on all democratic European parties to reject any normalisation, cooperation or alliance with far-right and radical parties.
Our Declaration in Defence of Democracy comes in… pic.twitter.com/7bUiWrHIaM— S&D Group (@TheProgressives) May 8, 2024
Peu convaincant pour le PPE, le premier groupe (conservateur) au Parlement avant les élections. Selon The Guardian en Grande-Bretagne et Politico en France, le Parti Populaire européen, au sein duquel siège la droite française incarnée par Les Républicains, a refusé de se joindre aux autres forces. Un absent remarqué. Et l’illustration d’un cordon sanitaire qui s’étiole, aussi, à l’échelle de l’Europe ?
Von der Leyen n’exclut pas une alliance avec Meloni
Ce n’est en tout cas pas le premier signe. Récemment, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, candidate à un second mandat et issue du PPE, a suscité l’indignation de ses adversaires en laissant la porte ouverte à une alliance avec un des deux groupes de droite radicale et nationaliste au Parlement.
Lors d’un débat fin avril, l’ancienne ministre allemande de la Défense a exclu de coopérer avec Identité et démocratie (ID), le groupe qui rassemble le RN français, l’AfD allemande ou la Liga de l’italien Matteo Salvini. Elle les accuse notamment d’être des soutiens du président russe de Vladimir Poutine et de jouer contre leurs camps.
Mais elle s’est montrée bien moins catégorique quant à la possibilité d’une entente avec les Conservateurs et réformistes européens (ECR), lesquels pourraient sortir renforcés des élections. C’est au sein de cette famille politique, dirigée par l’Italienne Giorgia Meloni, que siègent les formations d’extrême droite comme Vox en Espagne ou Reconquête d’Eric Zemmour.
« Cela dépendra de la composition du Parlement et de qui est dans quel groupe », a répondu en substance Ursula von der Leyen, au grand dam de ses principaux alliés au Parlement européen jusqu’à présent, les Socialistes et démocrates (S&D) et les centristes et libéraux de Renew. De quoi entrevoir une recomposition large à Bruxelles ?
Depuis ce débat et cette déclaration notable, la dirigeante allemande a eu l’occasion de préciser son propos. Elle a notamment assuré, mercredi 8 mai, lors d’un discours en Allemagne, qu’elle ne travaillerait qu’avec des formations ayant « un engagement clair » en faveur de l’État de droit, de l’Europe, et de l’Ukraine contre les crimes du Kremlin.
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