Présidentielle américaine : en 2024, Donald Trump va jouer son avenir politique

Donald Trump, candidat à la présidentielle américaine 2024, dans l’Iowa le 19 décembre 2023.
SCOTT OLSON / Getty Images via AFP Donald Trump, candidat à la présidentielle américaine 2024, dans l’Iowa le 19 décembre 2023.

ÉTATS-UNIS - Cette année n’a qu’une semaine mais il a déjà fait parler de lui à plusieurs reprises. Parce que la Cour suprême a dit se saisir de son cas, parce que son successeur et futur rival l’a accusé d’utiliser « la rhétorique nazie » ou parce qu’il a lui-même déjà tenu un meeting. Et vous n’avez pas fini d’entendre le nom de Donald Trump en 2024. Car ces prochains mois, le milliardaire joue son avenir politique entre sa tentative de comeback à la Maison Blanche et les multiples poursuites judiciaires qui pourraient briser ses ambitions.

Présidentielle américaine 2024 : primaires, caucus et conventions, les dates à retenir avant l’élection

Volontairement provocateur, propagateur de fausses informations et de théories complotistes… en tant que candidat à l’élection présidentielle, Donald Trump n’a pas changé sa recette. Et ça marche auprès de l’électorat républicain : il écrase la concurrence pour la primaire du parti.

Comme vous pouvez le voir ci-dessous dans le graphique du site FiveThirtyEight, il devance de près de 50 points ses deux principaux rivaux que sont le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley.

Sondages pour les primaires républicaines au niveau national.
FiveThirtyEight capture écran Sondages pour les primaires républicaines au niveau national.

Sa domination est légèrement moins marquée dans les États pris individuellement, bien qu’il reste ultra-dominant. Dans l’Iowa, premier caucus le 15 janvier qui donnera le ton pour les six prochains mois, l’ancien président récolte 50 % des intentions de vote contre 18,4 % pour Ron DeSantis en deuxième place. Dans le New Hampshire, deuxième État à voter le 23 janvier, 20 points séparent Trump de Nikki Haley.

Sondage pour le premier caucus dans l’Iowa côté républicain.
FiveThirtyEight capture écran Sondage pour le premier caucus dans l’Iowa côté républicain.
Sondage pour la primaire dans le New Hampshire.
FiveThirtyEight capture écran Sondage pour la primaire dans le New Hampshire.

Donald Trump semble donc extrêmement bien parti pour obtenir l’investiture de son parti comme en 2016 et 2020. Quid de l’élection générale de novembre face au candidat démocrate, qui devrait sauf surprise être Joe Biden ? Les sondages sont pour la plupart en sa faveur, même si seulement quelques points séparent les deux hommes qui convoitent le bureau ovale.

Des procès à la pelle

Il existe cependant de gros cailloux dans la chaussure du magnat de l’immobilier. Donald Trump est mis en examen dans plusieurs affaires dont deux au niveau fédéral. L’actualité va donc être marquée par ses procès dont un premier est prévu de s’ouvrir dès le 16 janvier. C’est le procès en appel dans une affaire de diffamation, dont l’accuse la journaliste E. Jean Carroll et où Trump a été condamné à une lourde amende en mai.

Le milliardaire est aussi poursuivi dans quatre dossiers au pénal. Le procès pour son implication dans les événements du 6 janvier 2021 à Washington devrait débuter le 4 mars, veille du Super Tuesday (date à laquelle le plus d’États organisent leurs primaires). Le 25 mars, il devrait de nouveau faire face à la justice dans le cadre des paiements illégaux à l’actrice X Stormy Daniels lors de la campagne électorale de 2016.

Le 20 mai devrait débuter celui sur les documents confidentiels retrouvés dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. L’ex-président est également poursuivi pour sa tentative de renversement des résultats de l’élection de 2020 en Géorgie. La date du procès n’a pas encore été fixée. Dans le même temps est attendu le verdict du procès pour fraudes dans l’État de New York, dans lequel il est accusé d’avoir gonflé sa fortune pour obtenir des prêts avantageux.

Une condamnation pourrait être fatale

Les dates annoncées ne sont toutefois pas ancrées dans le marbre. Trump cherche par tous les moyens à repousser les échéances après l’élection, car si les mises en examen n’ont eu aucun effet sur sa popularité bien au contraire, l’ex-président sait qu’une condamnation au pénal et encore plus dans une affaire fédérale pourrait lui coûter très cher.

C’est en tout cas ce qu’ont montré plusieurs instituts de sondages qui ont interrogé les électeurs sur l’impact d’une condamnation pour la présidentielle. Si Trump domine Biden de 4 points actuellement (47 contre 43 % des voix), il perdrait d’un petit point face au président sortant en cas de condamnation, a par exemple conclu l’étude publiée dans le Wall Street Journal début décembre.

De quoi signer la fin de sa carrière politique ? Avec Trump, difficile d’en être persuadé. Il a déjà prouvé qu’il était capable de revenir malgré les défaites et qu’il ne se laissait pas abattre. Sa base a aussi montré qu’elle le soutiendrait quoi qu’il arrive. Peu importe l’issue de l’élection ou de ses procès, le phénix pourrait encore renaître de ses cendres.

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