Pourquoi Patrick Balkany, libéré de prison, n'en a pas fini avec la justice

Pourquoi Patrick Balkany, libéré de prison, n'en a pas fini avec la justice

"La prison, c'est très dur." Pour sa première prise de parole depuis son retour dans sa maison de Giverny ce vendredi, Patrick Balkany évoque un "soulagement". Incarcéré pendant six mois à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis pour "blanchiment de fraude fiscale", l'ancien maire de Levallois-Perret s'est vu accorder une libération conditionnelle.

Pour autant, ses démêlés avec la justice ne sont pas terminés. Son épouse Isabelle Balkany et lui-même doivent toujours rembourser environ 4,3 millions d'euros au fisc, dont près de 3 millions d'impôts sur le revenu qu'ils ont éludé durant plusieurs années. Le reste constitue l'impôt sur la fortune, là encore mis de côté par le couple pendant un long moment.

Pour l'heure, les Balkany remboursent leur dette à hauteur de 1300 euros par mois, selon un échelonnement fixé par la justice: celle-ci ponctionne chaque mois environ 10% des revenus du couple, et ce dernier assure disposer de 12.000 euros mensuels de retraite. Selon les avocats, il faudrait d'ailleurs "plusieurs vies" pour qu'ils puissent rembourser leur dette fiscale.

Leurs biens immobiliers saisis

Les ennuis judiciaires du couple ne s'arrêtent pas là. Leurs biens immobiliers - le produit de la vente de la villa Pamplemousse à Saint-Martin et le riad de Marrakech notamment - ont fait l'objet d'une mesure de saisie conservatrice.

Les Balkany soutiennent que ces biens représentent 2,8 millions d'euros et ont proposé à la justice de se servir de cela pour rembourser une grosse partie de la dette. Une proposition refusée, parce que cette saisie a été opérée dans une autre affaire que celle du blanchiment, pour laquelle ils ont été condamnés.

Patrick et Isabelle Balkany assurent qu'ils ont proposé de rembourser davantage, mais que la justice n'a pas mis en place ce qu'il fallait pour cela.

Des détournements et un photomontage à caractère sexuel

Et le "blanchiment de fraude fiscale" n'est que l'un des volets du lourd dossier judiciaire du couple. L'ex-maire de Levallois a également été mis en examen pour "abus de biens sociaux", "détournements de fonds publics" et "prise illégale d'intérêts" en février 2021.

Plus précisément, la justice le soupçonne à la fois d'avoir utilisé des chauffeurs de Levallois-Perret à des fins personnelles, ainsi que d'avoir loué un local qui n'était pas censé être exploité à diverses sociétés privées, entre 2008 et 2015. Son gendre avait par ailleurs été mis en examen dans cette affaire, et sa fille avait été placée sous le statut de témoin assisté.

Enfin, le couple se retrouvera une nouvelle fois devant le tribunal judiciaire de Nanterre en avril 2023, suspecté d'avoir diffusé un photomontage à caractère sexuel afin de nuire à l'un de leurs opposants politiques, aujourd'hui premier adjoint à la mairie de Levallois.

Si Patrick Balkany a pu, comme son épouse au mois de juin, rejoindre son moulin de Giverny, cela ne l'exempte pas de certaines obligations envers l'institution judiciaire. Il doit faire preuve d'une "bonne conduire générale", répondre aux convocations des juges, rembourser sa dette et rester sur le territoire national.

Article original publié sur BFMTV.com