Pourquoi il ne faut pas manquer « Les Passagers de la nuit » ce soir sur Arte

Les Passagers de la nuit, de Mikhaël Hers, avec (de g. à d.) : Matthias, le fils (Quito Rayon Richter) ; Noée Abita (Talulah) ; Élisabeth, la mère (Charlotte Gainsbourg) ; Judith, la fille (Megan Northam) ; Jean, le grand-père (Didier Sandre).  - Credit:Nord-Ouest Films
Les Passagers de la nuit, de Mikhaël Hers, avec (de g. à d.) : Matthias, le fils (Quito Rayon Richter) ; Noée Abita (Talulah) ; Élisabeth, la mère (Charlotte Gainsbourg) ; Judith, la fille (Megan Northam) ; Jean, le grand-père (Didier Sandre). - Credit:Nord-Ouest Films

Ces Passagers de la nuit sont des anonymes qui percent l'obscurité en dévoilant leur part d'intimité. Des voix hésitantes qui crépitent dans un combiné téléphonique relié à un fil – toute une époque. Le titre du film de Mikhaël Hers, diffusé ce mercredi à 20 h 55 sur Arte, réveille en effet le souvenir de la célèbre émission Allô Macha, un rendez-vous radiophonique diffusé chaque nuit, sur France Inter, de 1977 à 2006.

L'animatrice à la voix grave Macha Béranger – décédée en 2009 – recueillait les confidences des auditeurs qui contactaient le standard de la station pour proposer de livrer leurs drames ou leurs joies, leurs incompréhensions ou leurs doutes, sans voyeurisme mais avec tendresse, et dans l'espoir que leurs confidences résonnent avec les existences d'autres insomniaques.

En racontant la vie d'Élisabeth (Charlotte Gainsbourg, toute en forces et en fêlures), qui œuvre chaque soir au standard de la Maison ronde, Mikhaël Hers retrace, avec une tendre mélancolie, une époque révolue, faite – encore – de solidarité, d'entraide et d'espoir en des lendemains qui chantent.

« Tout est déjà en train de changer »

Avec une attention portée aux décors intérieurs, aux couleurs d'ambiance – les lumières de la ville étaient à l'époque jaunes et non blanches comme aujourd'hui –, l'utilisation de plusieurs supports de pellicule – 35 mm, caméra Bolex 16 mm – et d'archives de particuliers, le réalisateur parvient sans mal à nous plonger quarante ans en arrière, quartier [...] Lire la suite