Pourquoi les milléniaux boudent-ils les réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux sont-ils devenus trop jeunes pour la génération Y, celle des milléniaux ?
Ou est-ce que ce sont les milléniaux qui sont devenus trop vieux pour les réseaux sociaux ?
En tout cas, la désaffection de ces personnes âgées de 27 à 42 ans est manifeste et interroge la presse américaine.
“J’utilise essentiellement les stories [Instagram] et je ne poste presque jamais sur mon profil. Je refuse d’avoir d’autres comptes. J’en ai fini avec ça”, admet une amie de Jason Parham, le journaliste qui s’est intéressé au sujet pour le magazine américain Wired.
La génération des milléniaux a connu les réseaux sociaux à leurs balbutiements, la création de Facebook (2004) et de Twitter (2006), comme l’avènement de YouTube (2005).
“Pour ma génération, les médias sociaux représentaient plus qu’un simple accès : ils étaient une opportunité, poursuit Jason Parham. Nous n’avions pas de travail, mais nous avions le wifi. Nous nous sommes donc connectés.”
Cette construction des réseaux sociaux autour des discussions et des échanges a été chamboulée par l’arrivée de l’image, via Instagram d’abord (2010) puis TikTok (2016).
Le changement de ligne de Twitter, rebaptisé “X”, après son rachat par Elon Musk il y a un an, est venu compliquer l’équation.
“Il y a désormais un vide dans l’univers des médias sociaux, que Twitter occupait jusque-là singulièrement”, ajoute le journaliste de Wired.
“Ce n’est pas que je me considère trop vieux pour les médias sociaux. Ça n’a rien à voir avec le rythme et l’attention qu’ils requièrent. Je suis simplement moins intéressé maintenant par le fait d’être partout. Internet nous a promis un accès à tout, mais je ne me suis pas totalement rendu compte de ce que cela impliquait. Cela signifie qu’il faut toujours être branché, disponible, au courant et à la pointe de l’actualité. Cela exige du temps, et je préfère y renoncer.”
Le journaliste Jason Parham dans “Wired”
Selon une spécialiste des sciences sociales citée par le média américain, les internautes sont devenus plus conscients de leur image en ligne. Il faut se montrer sous son meilleur jour, ce qui rend l’usage de certains réseaux sociaux plus superficiel.