Pourquoi Bastien Vivès est menacé de censure au Festival d’Angoulême

Bastien Vivès pousse parfois très loin les limites du politiquement incorrect, mais se défend de toute apologie de l'inceste ou de la pédophilie et accuse ses détracteurs de n'avoir pas lu ses œuvres, ou de ne pas les avoir comprises.  - Credit:JOEL SAGET / AFP
Bastien Vivès pousse parfois très loin les limites du politiquement incorrect, mais se défend de toute apologie de l'inceste ou de la pédophilie et accuse ses détracteurs de n'avoir pas lu ses œuvres, ou de ne pas les avoir comprises. - Credit:JOEL SAGET / AFP

C'est une petite musique que l'on entend monter depuis quelques semaines. Plus précisément depuis que le Festival international d'Angoulême a annoncé vouloir consacrer une exposition carte blanche à Bastien Vivès. Cette jeune star de la bande dessinée, auteur de Polina (adapté au cinéma par Angelin Preljocaj, avec notamment Juliette Binoche) et d'Une sœur (librement adapté par Charlotte Le Bon sous le titre Falcon Lake et qui vient tout juste de sortir en salle), est également membre du jury du prix Wolinski-Le Point, qu'il a obtenu en 2018 pour Le Chemisier. Puis a été lancée par l'association Be Brave France une pétition réclamant la déprogrammation de l'exposition en raison de « la banalisation et l'apologie de l'inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès », que ce soit dans ses œuvres ou ses propos.

Be Brave France est l'émanation d'un organisme international, Brave Movement, qui lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants dans le monde. Depuis la parution des ouvrages d'Andréa Bescond (Les Chatouilles), qui est l'une des signataires de la pétition, de Vanessa Springora (Le Consentement) ou Camille Kouchner (La Familia grande), la mobilisation autour des questions de pédophilie et d'inceste ne faiblit pas, et c'est tant mieux. Le problème est que cette mobilisation vise aujourd'hui un auteur qui paraît loin, très loin de ce monde, mais qui se retrouve aujourd'hui dans la tourmente.

Bastien Vivès vient de [...] Lire la suite