Potiche (Arte) - François Ozon : "Si Catherine Deneuve m’avait dit non, il n’y aurait pas eu de film"

Sur les planches, l’inoubliable Jacqueline Maillan a triomphé dans le rôle principal de Potiche, une pièce de Barillet et Grédy. Au cinéma, dans cette adaptation signée François Ozon, Catherine Deneuve reprend avec un bonheur communicatif le rôle de Suzanne Pujol, femme au foyer d’un industriel volage et réactionnaire (Fabrice Luchini). À la faveur d’une grève dans l’usine familiale, elle fait sa révolution culturelle et se retrouve propulsée à la tête de l’entreprise…

Après 8 femmes, c’est la deuxième fois que vous faites tourner Catherine Deneuve. Comment dirige-t-on une actrice d’exception ?

François Ozon : Je crois qu’il n’y a pas une manière de diriger les acteurs. Il faut s’adapter à chacun d’eux. Catherine est à part, elle va beaucoup au cinéma, elle aime les metteurs en scène. Quand elle tourne, elle a besoin de rentrer dans votre univers, de partager vos désirs de mise en scène. Elle parle peu de son personnage, mais considère le film dans sa globalité. En général, les acteurs sont narcissiques. Certains ramènent tout à leur personnage et ne lisent que les scènes où ils apparaissent.

À lire également

“Vous exagérez quand même !” : Catherine Deneuve agacée par la chronique de Jean-Michel Apathie sur les infidélités de Jacques Chirac

Pourquoi avoir pensé à Catherine Deneuve pour ce rôle ?

Après Jacqueline Maillan, je voulais son exact opposé. J’ai pensé à Catherine qui, dans la vie, est très différente de l’image qu’on a d’elle. C’est une femme très drôle, ancrée dans la réalité. Elle aime boire, manger, sortir et faire ses courses comme tout le monde. Tout le contraire d’une star recluse dans sa cage dorée. Je savais que ce personnage pouvait la séduire. Si elle m’avait dit non, il n’y aurait pas eu de film.

Plus qu’une actrice, Deneuve est une icône et vous n’hésitez pas à lui offrir un rôle de potiche. Vous êtes un rien gonflé !

C’est une success story. On part d’une potiche qui va se révéler. Pour un acteur, c’est excitant de partir d’un stéréotype, la bourgeoise de province en l’occurrence, et de le métamorphoser. Catherine y est allée à fond.

Si vous deviez la...

Lire la suite sur Télé 7 Jours

A lire aussi