Port du voile en Iran : nouveau tour de vis des autorités

Le Parlement iranien a adopté mercredi 20 septembre un projet de loi durcissant les sanctions contre les femmes qui ne respectent pas le port du voile obligatoire. Il a été voté par 152 des 201 députés présents. Le texte doit encore être avalisé par le Conseil des gardiens de la Constitution, l’équivalent du Conseil constitutionnel, formé de membres proches du guide suprême Ali Khamenei. S’il est validé, il entrera en vigueur pour une durée de trois ans.

Selon le texte du projet, publié par le journal Hamshahri, toute femme qui ne couvre pas ses cheveux en public encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix ans et une amende allant de 60 millions à 3 milliards de rials (de 120 à 5 000 euros). Elles risquent également une amende si elles portent des “vêtements qui montrent leur corps” ou qui sont “près du corps”, ou si “une partie du corps est visible sous le cou, au-dessus des chevilles ou au-dessus des avant-bras”, précise le quotidien. La loi confèrerait en outre le pouvoir à la Banque centrale de “prélever le montant [de l’amende] sur le compte” des contrevenantes.

“Pas de retour en arrière”

Alors que la presse conservatrice applaudit cette mesure, les journaux réformateurs et d’opposition la critiquent avec virulence. Le quotidien Shargh regrette ainsi que les députés aient mis sur le même plan le non-respect du voile et “les crimes violents tels que l’enlèvement”. “Ce projet, sans précédent dans l’histoire législative de l’Iran, inclut même les filles et les adolescentes”, a déploré le journal.

Le député réformateur Mostafa Nakhaai, interrogé par Shargh, estime que “le projet provoque un choc au sein de la société et menace une part importante de la population”.

L’ancien député réformateur Ali Taghizadeh accuse pour sa part dans le journal Hammihan les législateurs d’être déconnectés de la réalité et d’ignorer “ce qui se passe au sein de la société”, en allusion aux Iraniennes, qui sont de plus en plus nombreuses à sortir tête nue, défiant le pouvoir théocratique.

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