Polar – Le Kurt Wallander de Tel-Aviv

« Il voulait sauver des vies, lutter contre la cruauté, la violence et le mal. » Et sur la porte de son bureau, il est bien inscrit : chef d'investigation et de renseignements. Mais voilà, Avraham se vit comme un Kurt Wallander, le héros de Mankell, qu'il adore. Usé, déprimé par des petites investigations tristes dans une humanité grise. Le blues de l'enquêteur. Et avec l'affaire d'un bébé abandonné dont on cherche à identifier la mère, Avraham sent bien qu'il aurait davantage d'adrénaline à regarder la série Fauda sur Netflix…

À LIRE AUSSI« En Israël, le polar reste le parent pauvre de l'écriture romanesque ! »Jusqu'à ce qu'on retrouve sur la plage le cadavre d'un touriste suisse aux trop nombreuses d'identités ! Deux passeports, deux noms, un agent du Mossad, forcement ; Avraham croit enfin tenir sa grosse affaire. Ou pas. Parce que l'auteur, Dror Mishani, ex-journaliste, éditeur et universitaire, prend l'habitude, pour la quatrième fois avec son maussade commissaire, de nous mener en barque vers de fausses pistes, pour mieux nous rabattre vers la sphère de l'intime, et les blessures de la nation.

Un simple enquêteur, de Dror Mishani. Traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz (Gallimard, Série Noire, 352 p., 21 €). Les précédents, en poche, Éd. du Seuil, coll. « Seuil Policiers ».

L'extrait qui tue :

Le commissaire divisionnaire Benny Seban, chef du secteur Ayalon, n'essaya pas de masquer sa stupéfaction. D'un geste nerveux, il ouvrit le tiroir de son bur [...] Lire la suite