Le plan Rwanda franchit un obstacle mais Rishi Sunak ne “va pas pouvoir se relaxer longtemps”

La rébellion n’a pas eu lieu. Mercredi soir, 320 membres de la Chambre des communes ont voté en faveur du plan Rwanda, 276 contre. Et parmi ces 276 non” seuls onze votes viennent du camp conservateur, alors qu’ils étaient 61 la veille à menacer de rejeter ce texte controversé envoyant des demandeurs d’asile dans le pays africain. Rishi Sunak avait parié que les rebelles de son parti “rentreraient dans le rang”, note le Sun. Il a eu raison.

Jacob Rees-Mogg, opposant mardi, a voté oui mercredi parce que “c’était mieux que le statu quo”, a-t-il justifié auprès de Sky News. “Le projet de loi aurait pu ne pas être accepté si trente conservateurs avaient voté contre – un résultat qui aurait sévèrement compromis l’autorité du Premier ministre”, commente la BBC.

Une bonne nouvelle donc pour M. Sunak, qui doit s’adresser au pays ce jeudi matin. “Le passage de la loi ce soir marque une étape majeure dans notre plan pour stopper les bateaux”, a déclaré un porte-parole du 10, Downing Street en référence aux embarcations sur lesquelles les migrants traversent la Manche. “C’est la législation la plus dure jamais introduite au Parlement pour limiter l’immigration illégale, et elle envoie un message clair : si vous venez ici illégalement, vous ne pourrez pas rester”, a-t-il poursuivi.

Mais, comme le résume une source anonyme du camp conservateur à la chaîne, “le Premier ministre n’est en aucun cas sorti d’affaire”. Le Daily Mail dit la même chose autrement : il “ne va pas pouvoir se relaxer longtemps”, prévient le tabloïd. “La législation est désormais entre les mains de la Chambre des lords, dont les membres se préparent à une stratégie de guérilla pour ralentir ou même contrecarrer son avancée.”

Si M. Sunak a évité de devenir le premier Premier ministre depuis 1977 dont le texte est rejeté après sa troisième lecture, “fidèle à la malédiction qui a frappé tant de Premiers ministres conservateurs, obtenir ce qu’il voulait pourrait bien être le début de ses problèmes”, estime de son côté le Guardian. M. Sunak a “parié presque tout ce qui lui reste de crédibilité politique sur le fait que des vols vers le Rwanda auront un impact immédiat et notable sur le flot des embarcations traversant la Manche”, mais peu de spécialistes jugent ce calcul réaliste, selon le quotidien, opposé à la mesure.

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