Les piscines et les jardins des plus riches accroissent les pénuries d’eau dans les villes

Piscines, jardins verdoyants, grosses voitures bien propres… Ces marqueurs sociaux des catégories les plus riches de la population sont aussi d’importants facteurs aggravant la crise de l’eau. Pourtant, lorsqu’il s’agit de trouver des solutions aux pénuries de cette précieuse ressource, la différence d’utilisation qu’en font les citoyens les plus riches et les plus pauvres est bien souvent ignorée.

C’est ce qu’avance une étude parue le 10 avril dans Nature Sustainability portant sur la ville du Cap, en Afrique du Sud. “Ce modèle, qui pourrait être reproduit dans d’autres villes, montre que les changements de la consommation d’eau dans le groupe le plus riche ont un plus fort impact sur la disponibilité globale en eau que des facteurs démographiques ou l’évolution des sécheresses liées à la crise climatique”, relève The Guardian.

Selon les chercheurs, les habitants les plus riches de la ville sud-africaine – représentant 13,7 % de la population – comptaient pour environ 51 % de la consommation d’eau de la ville avant une période de sécheresse entre 2015 et 2017, tandis que les 61,5 % de la population aux revenus les moins élevés étaient responsables de 27 % seulement de la consommation d’eau de la ville.

Lorsque la sécheresse a frappé la ville, se transformant en une crise sans précédent connue sous le nom de “Day Zero”, tous les groupes socio-économiques ont réduit leur consommation d’eau, constatent les auteurs de l’étude. Néanmoins, les personnes aux revenus les plus faibles ont eu plus de difficultés à accéder à cette ressource pour leurs besoins de base tels que la cuisine.

Il faut dire que les plus aisés ont accès à d’autres types de ressources comme l’eau en bouteille ou même des puits privés. “Le recours excessif à ces puits privés risque d’assécher les nappes phréatiques locales et pourrait ensuite exacerber les futures sécheresses”, indique au New Scientist Elisa Savelli, chercheuse à l’université d’Uppsala, en Suède, et premier auteur de l’étude.

Selon elle : “Compte tenu de ces résultats, les décideurs ne doivent plus se contenter d’analyser la consommation d’eau dans toute la population d’une ville. Ils doivent aussi éviter les restrictions d’eau appliquées en bloc, car elles risquent d’avoir des répercussions disproportionnées pour les populations vulnérables.”

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