Pirates : plongée sur les épaves des insaisissables écumeurs des mers

Des milliers de pirates ont sillonné les océans à la fin du 17e siècle. Une vie d'aventures violente qui finissait souvent par un naufrage. L'archéologie de la piraterie, balbutiante, a pour but de réinvestir scientifiquement ces épaves qui pourraient bien disparaître avec la mode de la chasse au trésor et l'aggravation du réchauffement climatique.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°917-918, daté juillet-août 2023.

En 1881, lorsqu’il publie dans un magazine pour enfants les premières pages de son roman "L’Île au trésor", Robert Louis Stevenson est loin de se douter qu'il va non seulement marquer des générations entières, mais aussi idéaliser un pan de l’histoire : l’âge d’or des pirates, une période d’à peine 40 ans située entre les années 1680 et 1720. Si la piraterie est apparue dès l’Antiquité, le nombre de navires au pavillon noir présents sur les mers chaudes du globe va atteindre des sommets au cours de ces décennies. On estime en effet qu’en 1720, plusieurs milliers de bateaux pirates sillonnent la mer des Caraïbes et l’océan Indien, encouragés par le va-et-vient de navires marchands lourds des richesses qu’offrent les Indes et le continent américain, découvert à peine deux siècles plus tôt par les puissances européennes.

Pourtant, à ce jour, parmi les trois millions d’épaves qui reposent au fond des océans toutes époques confondues, seules six ont été localisées et attestées comme celles de navires pirates. "L’archéologie de la piraterie est balbutiante", regrette Jean Soulat, chercheur associé à l’université de Caen et fondateur du programme de recherche Archéologie de la piraterie (ADLP). "Le domaine s’est un peu développé et institutionnalisé outre-Atlantique dans les années 1980 mais il souffre des interventions quasi-systématiques des chasseurs d’épaves qui n’ont aucune méthodologie scientifique et qui pratiquent le pillage."

Cap sur le Speaker, un navire coulé en 1702

Née en France en 2019, le programme de recherche rassemble une dizaine de chercheurs – parmi lesquels des archéologues terrestres et sous-marins, des océanographes et des historiens. Elle a notamment pour but de réinvestir scientifiquement ces sites archéologiques qui pourraient bien disparaître sous l’effet de mode de la chasse au trésor et du réchauffement climatique. Le tout dans l’espoir de mi[...]

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