Phil Wizard, le “puriste” du breaking qui rêve de l’or aux JO
Le breaking (ou breakdance) est-il un “vrai” sport olympique ? Le champion du monde lui-même ne sait pas répondre à la question.
Phil Wizard le voit plutôt comme une “forme d’expression personnelle”, comme il l’a expliqué au mensuel américain Wired. Et en bon “puriste” du break, il pense que cet art “n’est pas à vendre”.
Cela ne l’empêchera pas de tenter de décrocher la médaille d’or lors de l’épreuve masculine de breaking des JO 2024. Le 10 août, seize concurrents improviseront sur le mix hip-hop du DJ pendant plusieurs rounds.
Phil Wizard, Philip Kim de son vrai nom, vient de Vancouver. Il avait 11 ans lorsqu’il a assisté à la prestation d’un groupe local de “breakeurs”, le nom que se donnent ceux qui pratiquent la breakdance.
Instantanément, il est captivé.
S’ensuivent des années à “danser dans les couloirs entre deux cours pour essayer de nouveaux mouvements”, raconte le quotidien canadien The Vancouver Sun.
Par sécurité, il s’inscrit à l’université. Jusqu’au jour où il tente les qualifications de la plus grande compétition de B-boys au monde.
Sa victoire inattendue sera son tremplin. Il a ensuite fallu convaincre ses parents coréens, qui avaient “tout sacrifié pour venir au Canada [et] lui offrir une vie meilleure”, comme il le confie au Vancouver Sun.
Quais de métro, places publiques : chaque coin de rue devient un terrain de jeu et l’occasion d’affronter d’autres breakeurs en battle.
Aujourd’hui, à 27 ans, le Canadien est champion du monde en titre. Avec un style “polyvalent”, il sait s’approprier toutes les facettes de la danse, ce qui fait de lui “le mieux placé pour gagner”, estime le site canadien CBC News.
Décrocher l’or est son rêve. Mais la vraie raison de son enthousiasme est “l’exposition médiatique des Jeux”, qui seront l’occasion de faire du breaking “un sport populaire”, et donc de le légitimer.
Ce qui pourrait permettre aux breakeurs, aujourd’hui précaires, de “gagner leur vie”, note Wired.
“Une figure de break peut être difficile à la fois sur le plan artistique et sur le plan physique, ce que les systèmes de notation, y compris ceux des JO, ne prennent pas encore en compte.”