Phil Wizard, le “puriste” du breaking qui rêve de l’or aux JO

Le breaking (ou breakdance) est-il un “vrai” sport olympique ? Le champion du monde lui-même ne sait pas répondre à la question.

Phil Wizard le voit plutôt comme une “forme d’expression personnelle”, comme il l’a expliqué au mensuel américain Wired. Et en bon “puriste” du break, il pense que cet art “n’est pas à vendre”.

Cela ne l’empêchera pas de tenter de décrocher la médaille d’or lors de l’épreuve masculine de breaking des JO 2024. Le 10 août, seize concurrents improviseront sur le mix hip-hop du DJ pendant plusieurs rounds.

Phil Wizard, Philip Kim de son vrai nom, vient de Vancouver. Il avait 11 ans lorsqu’il a assisté à la prestation d’un groupe local debreakeurs”, le nom que se donnent ceux qui pratiquent la breakdance.

Instantanément, il est captivé.

S’ensuivent des années à “danser dans les couloirs entre deux cours pour essayer de nouveaux mouvements”, raconte le quotidien canadien The Vancouver Sun.

Par sécurité, il s’inscrit à l’université. Jusqu’au jour où il tente les qualifications de la plus grande compétition de B-boys au monde.

Sa victoire inattendue sera son tremplin. Il a ensuite fallu convaincre ses parents coréens, qui avaient “tout sacrifié pour venir au Canada [et] lui offrir une vie meilleure, comme il le confie au Vancouver Sun.

Quais de métro, places publiques : chaque coin de rue devient un terrain de jeu et l’occasion d’affronter d’autres breakeurs en battle.

Phil Wizard durant la compétition internationale Red Bull BC One All Stars, à Paris, le 8 août 2023.
Il est arrivé en deuxième position derrière Hong 10, un breakeur qui a remporté trois fois le tournoi depuis sa création, en 2004.. PHOTO Dean Treml/Red Bull/Getty Images/AFP
Phil Wizard durant la compétition internationale Red Bull BC One All Stars, à Paris, le 8 août 2023. Il est arrivé en deuxième position derrière Hong 10, un breakeur qui a remporté trois fois le tournoi depuis sa création, en 2004.. PHOTO Dean Treml/Red Bull/Getty Images/AFP

Aujourd’hui, à 27 ans, le Canadien est champion du monde en titre. Avec un style “polyvalent”, il sait s’approprier toutes les facettes de la danse, ce qui fait de lui “le mieux placé pour gagner”, estime le site canadien CBC News.

Décrocher l’or est son rêve. Mais la vraie raison de son enthousiasme est “l’exposition médiatique des Jeux”, qui seront l’occasion de faire du breaking “un sport populaire”, et donc de le légitimer.

Phil Wizard, de l’équipe canadienne, affronte Jeffro, de l’équipe américaine, lors du match de la médaille d’or pour le titre de Breaking B-Boy aux Jeux panaméricains de Santiago (Chili), le 4 novembre 2023.
Phil Wizard a été sacré grand vainqueur, décrochant ainsi son billet pour les JO 2024 à Paris. . PHOTO AL BELLO/Getty Images/AFP
Phil Wizard, de l’équipe canadienne, affronte Jeffro, de l’équipe américaine, lors du match de la médaille d’or pour le titre de Breaking B-Boy aux Jeux panaméricains de Santiago (Chili), le 4 novembre 2023. Phil Wizard a été sacré grand vainqueur, décrochant ainsi son billet pour les JO 2024 à Paris. . PHOTO AL BELLO/Getty Images/AFP

Ce qui pourrait permettre aux breakeurs, aujourd’hui précaires, de “gagner leur vie”, note Wired.

“Une figure de break peut être difficile à la fois sur le plan artistique et sur le plan physique, ce que les systèmes de notation, y compris ceux des JO, ne prennent pas encore en compte.”

[...] Lire la suite sur Courrier international