Le phallus, l’idole des Grecs et des Romains

Une fresque représentant un homme avec un énorme phallus, trouvée dans la région de Naples en Italie.  - Credit:DANIEL THIERRY / Photononstop / Photononstop via AFP
Une fresque représentant un homme avec un énorme phallus, trouvée dans la région de Naples en Italie. - Credit:DANIEL THIERRY / Photononstop / Photononstop via AFP

Les Grecs et les Romains vénéraient la représentation du phallus comme une idole, capable de les protéger contre tous les maux. Au Ve siècle av. J.-C., les Athéniens organisaient chaque année des phallophories, processions solennelles de citoyens portant sur leurs dos des phallus géants, taillés dans des troncs de bois. Les cités alliées, désireuses de participer elles aussi à ces rites et d'en partager les effets bénéfiques, envoyaient à Athènes leurs propres phallus réalisés par les meilleurs artisans.

Le pénis avait même son dieu : Priape, fils d'Aphrodite et de Dionysos, doté d'un membre démesuré, vu comme un épouvantail aux vertus magiques. C'est pourquoi des sexes en érection, sculptés ou moulés en terre cuite, étaient érigés aux angles des rues, à l'entrée des boutiques et des maisons.

Un symbole de bonheur et de réussite sociale

À Pompéi, à l'entrée de la maison des Vettii, riches marchands, une fresque montre Priape pesant son phallus sur l'un des deux plateaux d'une balance. Sur l'autre plateau repose une bourse remplie d'argent, tandis qu'une corbeille débordante de fruits est placée sous l'énorme pénis. Une autre représentation de Priape, cette fois sous la forme d'une statue en marbre, se dresse à l'intérieur de la demeure, dans l'atrium, où elle décore une fontaine. Le gros phallus en érection est traversé par un conduit permettant de répandre l'eau fécondante. Par ces images de Priape, les Vettii entendaient proclamer fièrement leur remarquable [...] Lire la suite