"Peut-être est-ce révélateur": Marine Tondelier juge "précipitée" la démission de Julien Bayou d'EELV
Quelques heures après l'annonce par Julien Bayou de sa démission d'Europe Écologie-Les Verts et du groupe parlementaire, la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, a qualifié ce mardi 2 avril sur Franceinfo cette décision de "précipitée" et d'"un peu étonnant".
"Ou peut-être est-ce révélateur", a-t-elle encore estimé.
Lui-même ancien secrétaire national d'EELV, le député de Paris, accusé de violences psychologique sur son ex-compagne, a fait part de sa démission mardi matin dans un courriel en interne.
Cette lettre a été envoyée après l'annonce ce week-end. Ainsi, le bureau exécutif des écologistes a mandaté un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles pour "réaliser une enquête et établir un rapport" sur son affaire. Cette enquête était notamment censée aider le Conseil politique régional d'Île-de-France d'EELV de se prononcer sur une éventuelle expulsion définitive de Julien Bayou du parti.
Tondelier assure que l'enquête se tiendra bien
La démission de l'élu parisien "n'empêchera pas cette enquête de se tenir ni la procédure d'exclusion de Julien Bayou d'aller jusqu'au bout", a prévenu Marine Tondelier. "Ce n'est pas quelque chose qui est à charge, c'est un cadre qui permet de faire la vérité sur cette affaire et je regrette que Julien Bayou l'ait pris comme ça."
Dans sa lettre, Julien Bayou dénonce également le fait qu'un courriel serait selon lui sur le point d'être envoyé aux quelques dizaines de milliers d'adhérents d'EELV. Il inviterait "toute personne concernée par de prétendus comportements ou propos inadaptés de sa part à témoigner contre lui".
Il interpelle ensuite nommément Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale: "Accepteriez-vous que des dizaines de milliers d’adhérents soient appelées expressément à fabriquer un dossier à charge contre vous? Ne vous sentiriez-vous pas traquées?".
Julien Bayou estime ainsi que les enquêtes externe et interne le visant "doivent cesser sur-le-champ". Dans le cas contraire, il menace d'user "de toutes les voies de droit, tant contre le parti que contre ses représentants en leur nom personnel".
Ce mail est "assez violent", a jugé Marine Tondelier, fustigeant une "réaction un peu impulsive". "Ce n'est pas parce que je serais menacée par Julien Bayou d'une plainte, que j'arrêterais de mener une enquête qui est attendue par beaucoup de militantes du parti", a-t-elle encore prévenu.