Le peuple a fait tomber Moubarak

Sans la moindre gêne, le grand quotidien égyptien officiel Al Ahram titre : “Les Egyptiens célèbrent la chute du régime. Avec le sang des martyrs, une nouvelle naissance de l’Egypte vient d’être signée.” Sur le même ton, Al Ahram continue: “la joie a envahi toutes les contrées du pays. Des centaines de milliers d’Egyptiens portant le drapeau égyptien ont scandé les slogans de la victoire… “. La veille, pourtant, dans le numéro du 11 février, le même Al-Ahram écrivait avec un style bien fleuri : “Hosni Moubarak a choisi d’être le partenaire de la révolution. Lui dont le régime s’est illustré par une démocratie progressive, nous promet aujourd’hui une démocratie totale. Le siècle de Moubarak a commencé par libérer les gens de prison, aujourd’hui, il a libéré les jeunes sur les places de la liberté…. “

C’est dans la presse de l’opposition qu’il faut trouver les vraies explosions de joie. Sous le signe du merveilleux, le quotidien de l’opposition Al-Chourouk revient surs les dernières heures avant la démission annoncée du Président Moubarak. ” La pluie tombait sur la place Tahrir [au Caire], alors les manifestants ont levé les bras vers le ciel priant que Moubarak tombe aussi. Plus la pluie tombait, plus les manifestants jubilaient [dans un pays où la pluie ne tombe pas si souvent] hurlant ‘le peuple veut faire tomber Moubarak’ ”.

Le quotidien emblématique de l’opposition Al-Masri Al-Youm (L’Egyptien aujourd’hui) jubile. Sous le titre de “Les jeunes de la libération et les héros de la victoire”, l’éditorialiste Magdi Al-Gallad écrit !: “Maintenant, nous voulons nettoyer nos rues avant de refaire marcher nos usines. Laissez nous construire l’Etat de droit et des institutions, et ouvrir une nouvelle page de transparence. Laissez-nous reconnaître nos erreurs pour pouvoir commencer une nouvelle ère de civilisation. Une ère où le responsable démissionne avant d’être démis, et où le Président ne choisit pas de rester éternellement au pouvoir; une ère où nous choisirons librement nos députés et nous demandons des comptes au gouvernement s’il n’assure pas un repas sain dans les écoles du pays profond.”

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