«Un petit frère» de Léonor Serraille - la critique et la bande-annonce

Le synopsis

Rose, d’origine ivoirienne, arrive en France et emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.

La critique de Paris Match (3/5)

Ajout de dernier minute au line-up du Festival de Cannes, «Un petit frère» n'avait pas eu l'écho qu'il méritait sur la Croisette. Gageons que sa sortie en salle soit accompagnée de plus d'attention... C'est tout le mal que l'on souhaite à ce beau film, chronique douce-amère qui suit une mère célibataire et ses deux enfants, entre Paris et Rouen. Rose, beau personnage loin du cliché de la femme soumise, choisit les hommes avec qui elle couche, travaille dur et fume autant, perd ses pétales et se fane lentement. Le «grand» frère Jean est chargé d'une rage intérieure qu'il peine à canaliser. Il est prédit à un grand avenir mais le costume ne sera jamais à la juste taille sociale. Et enfin il y a Ernest, le petit frère du titre, personnage longtemps en retrait dont la mélancolie finit par infuser l'écran jusqu'à la déchirante scène finale.

Trois personnages que Léonor Serraille prend le temps d'observer sur les quinze années du récit, sans jamais les juger ni les condamner à une trajectoire doloriste. C'est d'ailleurs l'une d'une qualité du film, d'aller à rebours de la sur-dramatisation, de montrer, comme «Nous» d'Alice Diop auquel on songe parfois, la vie des gens ordinaires. Ce sont d'ailleurs les scènes au sens trop évident...


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