"Il y a encore mon dos sur la planche", Alexis Jandard décrypte sa chute sur le plongeoir, sous les yeux de Macron

Alexis Jandard, avant toute chose, vous ne vous êtes pas fait mal?

Je tiens à rassurer tout de suite, il n'y a aucun problème. Tout va bien. Je ne me suis pas fait mal, ce sont des choses qui arrivent malheureusement. C'est arrivé un moment où je m'y attendais pas du tout. C'est de choses qui arrivent mais qui ne m'arrivent pas d'habitude. J'ai déjà cassé des planches mais la planche ne m'avait encore jamais brisé. Maintenant c'est fait. C'est dur et pas très juste mais c'est comme ça. C'est dommage. J'aurais préféré que cette cérémonie se passe bien de A à Z. Il y a eu ce petit hic. Si ça a pu faire sourire un petit peu, tant mieux. Je pense qu'il y a eu plus de peur de la part des autres. En tout cas, les messages reçus de ma famille, ils ont eu très peur dans un premier temps. Parce que les Jeux sont dans trois mois et ça serait dommage de se blesser maintenant. Mais, tout va bien. Pas de problème.

Que s'est-il passé?

C'est tout bête. Au plongeon on a l'habitude d'enchaîner les passages. Et là ça faisait un petit moment que j'attendais à dix mètres. En fait il y a eu la jetée de drapeau pour le décompte de la cérémonie d'inauguration. Donc là je saute à dix mètres, et puis en fait j'arrive à trois mètres après pour le premier plongeon que l'on doit faire en synchronisation à trois. Et, moi ça faisait une heure que je n’étais pas bien en forme. Je suis arrivé sur mon appuis et ma jambe a lâché. Je n'ai pas glissé ou quoique ce soit. Après je suis tombé sur la planche. C'est un antidérapant et en plus la planche était neuve, magnifique, et je pense qu'il y a encore mon dos sur la planche là-bas. Des petits aléas. Puis en plus c'était en direct donc forcément on se retrouve comme ça. C'est dommage mais c'est rigolo. Quand tu prends un peu de recul, c'est rigolo.

Vous doutiez-vous, à ce moment-là, que ces images allaient faire le tour des réseaux sociaux?

Quand je suis tombé, je me suis dit "ah ba ça y est ça va tomber, c'est obligé". De toute façon à chaque fois qu'on parle de plongeon c'est quand il y a un plat, une chute... c'était obligé. Quand on fait des beaux plongeons, ça intéresse beaucoup moins. Ce sont des choses qui arrivent. Ça ne m'empêchera pas de performer aux Jeux olympiques et d'y participer. C'était un petit moment de rigolade et atypique.

Avez-vous revu les images?

C'est le principe d'un buzz. On a laissé la parole à tout le monde. Les choses viennent d'arriver, faut relancer la machine tout de suite. Il ne faut pas laisser de temps entre l'action et le partage de l'info. Donc là on va avoir de tout, du bon, du mauvais. Je m'exprimerai à ce sujet sur mes comptes perso. J'en parlerai déjà, histoire de rassurer, que je ne suis pas blessé et que ça ne m'empêchera pas de faire de belles choses à l'avenir.

En avez-vous reparlé après avec les deux autres plongeurs à vos côtés?

On ne s'entendait pas, il y avait un décompte mais aussi de la musique. On essayait d'être ensemble mais au final ça partait en décalé. J'ai voulu suivre mais j'ai fait la boulette. C'est comme ça. Ils se sont bien démerdés eux au moins. Il y en n'a pas eu trois qui tombent d'un coup parce que là le strike... c'est bon on casse internet.

Il valait mieux prendre ce moment avec le sourire?

On connaît notre discipline. On sait ce qu'elle engendre. On sait que ce sont des choses qui peuvent arriver. Aux yeux du grand public, ça peut paraître impressionnant, un peu ridicule mais nous ce sont des choses qui arrivent. Le risque zéro n'existe pas. Fallait que ça arrive devant Monsieur le Président et devant toute la France. On a choisi notre bon moment j'ai l'impression.

Avec cette image ce matin, ça peut donner un peu de lumière au plongeon?

Un peu de lumière oui. Est-ce que ça fera de l'ombre, je n'en sais rien. Je sais que ça fera parler. C’est le moment un peu ridicule mais si ça peut faire parler… On aura inauguré à notre façon cette nouvelle piscine et ça ne changera rien à tous les beaux événements qui vont suivre et à ce bel héritage.

Après votre chute, est-ce que vous avez croisé le Président ou une personnalité qui vous en a parlé?

Directement après, j'ai continué le spectacle avec le dos en sang. Mais j'ai la ministre des Sports qui m'a appelé sur mon numéro de téléphone perso pour me demander comment ça allait parce que elle aussi s'était inquiétée. Je n'ai pas eu l'occasion de voir beaucoup de monde. J'ai reçu l'appel de la ministre des Sports donc super. Je l'ai rassuré et encore une fois je tiens à rassurer tout le monde, tout va bien. Il n’y a pas de mal. C'est la chute, j'ai glissé chef.

Et cette inauguration, ce centre aquatique, qu'en avez-vous pensé?

C'était magnifique. La piscine est magnifique. C'est une infrastructure que le plongeon français a attendu depuis toujours. Du moins, depuis que rien n'était homologué en France. Ça faisait plusieurs mois, voire plus d'un an, qu'on devait aller faire des stages à l'étranger. Nos tests de sélections nationales ont les a fait chez nos voisins les Allemands parce qu'on ne pouvait pas les faire en France. Cette piscine c'est une aubaine pour nous de, sans mauvais jeu de mots, sortir la tête de l'eau et avoir un bel héritage. Avoir mis les pieds dans cette belle piscine avant les jeux olympiques de Paris c'est aussi une chance et une opportunité de dingue.

Article original publié sur RMC Sport