Pendant la canicule, le ventilateur la nuit n'est pas toujours la meilleure idée

MÉTÉO - Difficile, en période de fortes chaleurs, de maintenir sa chambre entre 16°C et 18°C. Face aux températures annoncées cette semaine par Météo-France, avec 4 départements placés en vigilance rouge à la canicule pour la journée du mardi 22 août et 49 en vigilance orange, la recommandation de l’Institut national du sommeil et de la vigilance tombe en effet à plat. Afin d’y remédier, vous avez peut-être opté pour un ventilateur.

Pour se protéger soi comme son habitation, le ministère de la Santé et de la Prévention recommande en effet l’usage d’un ventilateur en cas de vague de chaleur. Mais s’ils rafraîchissent nos nuits, les ventilateurs peuvent également avoir des conséquences sur notre santé, surtout si leur utilisation n’est pas adaptée. Explications.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost le 15 juin 2022. Nous rediffusons aujourd’hui cette archive sur notre site, que nous estimons toujours pertinente sur le plan éditorial.

Des risques de bronchite

En faisant circuler l’air de notre chambre, le ventilateur fait voler de la même façon la poussière et les allergènes qui y sont présents. Plus précisément, « on brasse du même coup la poussière de la pièce, un mélange de polluants irritants, provenant d’émanations de peinture, d’aérosol ou de spray aseptisant, et d’allergènes », soulignait l’allergologue Farid Marmouz à Madame Figaro dans un article publié en août 2021.

Or, « ces polluants vont rentrer dans les muqueuses nasales et orales ou se déposer sur la peau, et les irriter en provoquant bronchite, rhinite, conjonctivite… Ils vont aussi favoriser la pénétration des allergènes, ce qui peut par exemple réveiller un eczéma », poursuivait le spécialiste.

Ces risques concernent en premier lieu les personnes sensibles aux allergies, note le pneumologue Len Horovitz, interrogé par le site d’informations scientifiques LiveScience.

Maux de tête et nez bouché au réveil

L’air très sec du ventilateur « a aussi tendance à déshydrater les voies aériennes supérieures [oreilles nez et gorge], la peau et les yeux », met ensuite en garde Marie-Françoise Vecchierini, médecin du sommeil, auprès de Madame Figaro.

Parmi les premières zones ciblées par cet assèchement: les sinus. « Si la sécheresse est vraiment extrême, votre corps pourrait alors produire plus de mucus pour essayer de les soulager. Vous allez ainsi vous retrouver avec le nez bouché et des maux de tête », explique le docteur Mark Reddick dans le magazine spécialisé Sleep Advisor.

Le dernier risque, enfin, en dormant proche d’un ventilateur, est d’attraper un rhume, votre « température corporelle n’est pas régulée correctement », appuie Sylvie Royant-Parola, médecin spécialiste du sommeil, interviewée par Madame Figaro.

Comment éviter au mieux ces désagréments?

Cependant, « il n’y a rien à propos d’un ventilateur qui soit toxique », relève Len Horovitz. Pour éviter ces désagréments, le mieux est en effet de positionner le ventilateur suffisamment éloigné de son lit. « Il vaut mieux que l’appareil balaie la pièce plutôt qu’il reste fixé sur nous », conseillait le médecin généraliste Marc Douchet au Parisien en juin 2019. Outre le nettoyage régulier de son ventilateur, Len Horovitz suggère, quant à lui, d’avoir « un filtre à air dans la chambre ».

Pour maintenir le corps au frais, le ministère de la Santé recommande par ailleurs un usage simultané d’un brumisateur et d’un ventilateur. « Brumiser d’abord les parties découvertes puis ventiler les parties mouillées avec le ventilateur manuel », met-il en avant.

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