Trop patriotes, les Norvégiens ?

“Vous connaissez toutes les chansons du 17 mai ?” Au cas où les Norvégiens auraient oublié les paroles de l’hymne national ou d’autres chansons patriotes, un des quotidiens du royaume, Aftenposten, leur propose un test.
L’objectif ? Bien préparer la population à la fête nationale, le 17 mai, cent quatre-vingt-dix-neuf ans (1814) après sa séparation du Danemark et l’établissement de sa Constitution.

Peu de pays célèbrent leur journée nationale comme le font les Norvégiens. Une grande partie de la population assiste aux défilés et différentes manifestations en costume traditionnel. Ceux qui sont à l’étranger envoient au pays des photos de leurs célébrations.
Et, surtout, ce sont les enfants qui se trouvent au centre des festivités.

Pour l’occasion, le tabloïd VG a également fait réaliser un sondage sur le nombre de Norvégiens possédant un costume traditionnel, le bunad : deux Norvégiennes sur trois ; un Norvégien sur cinq.

Dans la presse aussi, les déclarations se multiplient. Ainsi le quotidien Bergens Tidende publie un long et intense hommage aux festivités écrit par un de ces journalistes, citoyen de la ville de Bergen, Jan Jacobsen. “Je suis très enthousiaste pour le 17 mai à Bergen et je veux tout suivre. Du premier coup de canon au dernier feu d’artifice.”

Mais la journée ne suscite pas que de la joie. Ainsi un chroniqueur du journal Dagbladet se demande si la journée n’est pas trop exclusive, trop soumise au contrôle social :

“Quand la Norvège est en fête, il y a quelques règles. Il faut que ce soit démocratique et inclusif. Les défilés des enfants incarnent notre bonté idéaliste. Mais il ne faut pas mentionner la Libye, l’Afghanistan… Le problème, c’est que cela ne reflète pas la complexité du pays. La Norvège est constituée de différentes cultures, identités et opinions.”

De son côté, le chroniqueur d’Aftenposten Knut Olav Åmås, estime lui aussi que le 17 mai est une journée inclusive. Il souligne par exemple que le dirigeant du comité des commémorations du 17 mai s’appelle Shoaib Sultan et a des racines pakistanaises. En outre, les immigrants d’origine non occidentale célèbrent autant cette journée que le reste de la population.
Enfin, explique Åmås, cela ne fait même pas deux cents ans que la Norvège est un pays indépendant, et encore moins de temps que le pays est devenu multiculturel.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :