Le “passeport carbone” est-il l’avenir du voyage ?

L’idée n’est pas nouvelle : en 2008, le Parlement britannique avait déjà discuté de la possibilité d’instaurer des limites à la quantité de carbone que les voyageurs seraient autorisés à émettre chaque année – avant de renvoyer le projet aux calendes grecques face aux difficultés de sa mise en œuvre et à sa trop prévisible impopularité.

Mais voilà qu’une étude toute récente du cabinet de conseil britannique The Future Laboratory relance le concept. “L’idée du ‘passeport carbone’ est basée sur des quotas de carbone personnels. Ce qui revient à imposer un plafond à la quantité de carbone que les gens sont autorisés à émettre sur une certaine période”, explique sans fard Alex Hawkins, l’un des auteurs de l’étude en question, sur le site Business Insider.

A priori, le “passeport carbone” se présenterait sous la forme d’un outil numérique permettant au voyageur de mesurer à tout instant son empreinte carbone et de la limiter en suivant une panoplie de recommandations, résume Travel Noire, qui tente de lister ses avantages et ses inconvénients.

“Bien qu’il soit encore en phase de conception, le ‘passeport carbone’ a le potentiel pour devenir un catalyseur de changement positif”, écrit le magazine. Son défaut majeur restant de mettre en avant la responsabilité individuelle en esquivant la nécessité d’un changement systémique et d’une action au niveau des gouvernements.

Pas plus de deux allers-retours Londres-New York par an

“Il est temps de limiter la fréquence de nos voyages à l’étranger et les ‘passeports carbone’ sont peut-être la solution”, titre de son côté le site The Conversation, qui publie sur le sujet une tribune de l’universitaire Ross Bennett-Cook.

L’empreinte carbone moyenne d’une personne qui vit aux États-Unis est de 16 tonnes par an, soit “l’un des taux les plus élevés au monde”, argumente le chercheur. Au Royaume-Uni, ce chiffre s’élève à 11,7 tonnes, “soit encore plus de cinq fois le chiffre recommandé par l’ Accord de Paris”. À l’échelle mondiale, “l’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne est plus proche de 4 tonnes”, mais pour avoir des chances sérieuses d’empêcher que la hausse des températures ne dépasse les 2 °C, “l’empreinte carbone moyenne à l’échelle mondiale devrait tomber à moins de 2 tonnes par an d’ici 2050” – soit l’équivalent de deux vols aller-retour Londres-New York.

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