"Moi, je suis parti du PS quand j’étais en désaccord" : Mélenchon invite les frondeurs de LFI à s'en aller

Jean-Luc Mélenchon a estimé auprès du Figaro que ceux qui ne sont "d'accord avec rien" chez La France insoumise et le voient "comme un tyran" devraient quitter le mouvement.

"Je ne tends pas la joue gauche". Face à ceux qui contestent la ligne décidée par la direction de La France insoumise, le candidat du parti à la présidentielle de 2022 se montre intransigeant.

"J’ai certes une culture chrétienne, mais je ne tends pas la joue gauche. Tu es d’accord avec la stratégie du mouvement? Oui ou non?", a questionné Jean-Luc Mélenchon au Figaro dans un article publié ce vendredi 26 janvier.

"Si tu n’es d’accord avec rien et que tu me vois comme un tyran, qu’est-ce que tu fais encore là? Moi, je suis parti du PS quand j’étais en désaccord", a-t-il poursuivi.

Garrido sanctionnée pour avoir critiqué des membres du mouvement

Depuis plusieurs mois, quelques députés insoumis prennent leur distance face à certaines décisions du parti. Dernier événement en date: la sanction en novembre de la députée Raquel Garrido pour avoir ouvertement critiqué plusieurs membres du mouvement et Jean-Luc Mélenchon.

"Je suis une insoumise qui critique Mélenchon, ai-je le droit?" assumait-elle notamment fin octobre dans les colonnes de L'Obs, après avoir affirmé quelques jours plus tôt au Figaro que l'ancien député des Bouches-du-Rhône "n’a fait que nuire depuis dix mois". Il lui est notamment reproché d'avoir des positions trop complaisantes sur le Hamas.

En réaction, le bureau du groupe parlementaire de La France insoumise avait décidé que Raquel Garrido ne pourrait "plus être oratrice au nom du groupe dans les travaux parlementaires pour une durée de quatre mois". Le bureau lui reprochait d'avoir nui "au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire" par "la diffusion de fausses informations dans la presse" ou "la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe".

François Ruffin "fait du bon boulot"

Une décision qui avait été dénoncée par d'autres députés insoumis frondeurs, comme Alexis Corbière et Clémentine Autain. Habituellement peu enclin aux critiques internes, le député François Ruffin avait aussi réagi à la mise à l'écart de Raquel Garrido.

"Quel obscur alinéa de quel règlement inconnu décide de cela? À défaut de pouvoir débattre ensemble, la direction de mon groupe parlementaire pourrait-elle nous fournir la grille tarifaire en cas de divergence politique?", avait-il interrogé.

De son côté, interrogé par le Figaro sur le cas François Ruffin, Jean-Luc Mélenchon s'est montré plus mesuré. "François fait du bon boulot. Parfois, on n’est pas pile-poil sur la question tactique. Il ne va pas dire les choses comme moi, mais il gagne du monde. Moi, j’en gagne aussi, et à la fin ça fait des votes Insoumis", a-t-il estimé.

Avant d'ajouter: "il fait parfois des erreurs, comme lorsqu’il s’effraie d’admettre que la police tue, et ça passe mal, car tout le monde en est convaincu. Il doit faire attention à être compris de tous."

Article original publié sur BFMTV.com

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