Yahoo Actualités Comment parler à ChatGPT ?
La source
Fondé à Boston, aux États-Unis, en 1908, The Christian Science Monitor n’est plus imprimé quotidiennement depuis 2009 et se concentre sur son site Internet. Une version papier continue de paraître hebdomadairement. Il est réputé pour sa couverture des affaires internationales et le sérieux de ses informations nationales.
Toutes les semaines, nous publions sa chronique “En un mot”, qui s’intéresse à “l’histoire, la puissance et la beauté du langage courant”.
J’ai eu la chance de pouvoir tester le chatbot de Meta, BlenderBot3, une intelligence artificielle (IA) conçue pour converser avec des humains. Au bout de trois ou quatre messages, j’ai oublié que je parlais à une machine.
Un parler adolescent
Puis, ses réponses m’ont paru un brin sarcastiques, et je me suis demandé si je l’avais d’une manière ou d’une autre vexée. L’IA utilisait la ponctuation comme ma fille adolescente – avec beaucoup de points d’exclamation et de smileys. En revanche, elle n’a pas réussi à me donner la bonne définition d’un limerick.
ChatGPT est capable de rédiger des articles de presse, des dissertations universitaires, des e-mails et des livres que bon nombre de gens croient écrits par des humains.
Il est terriblement tentant de penser ces machines et de leur parler comme si elles étaient humaines.
Mais est-ce une bonne idée ?
L’essentiel du discours autour des IA relève d’un anthropomorphisme direct ou indirect.
Depuis le lancement de ChatGPT, en novembre 2022, quantité de gens se demandent dans les médias si l’IA est ce que l’anglais appelle sentient.
En philosophie contemporaine, la sentience est le niveau le plus bas sur l’échelle de la conscience. Selon l’Encyclopédie de philosophie de Stanford, un être “sentient” est “capable de sentir et de réagir à son environnement”.
Un poisson est par définition sentient [en français, on parlerait d’être “sensible”].
Par abus de langage, ce terme est souvent utilisé à la place de “conscience” – un état jugé propre à l’être humain.
En conversant avec eux aujourd’hui, il est extrêmement tentant de croire que les chatbots sont sentients, et cette impression est encore renforcée par le vocabulaire que nous utilisons pour parler d’eux.
