Paris: l'AP-HP porte plainte pour des tags jugés antisémites sur un mur de l'hôpital Bichat, une enquête ouverte

"Inacceptable et insupportable." L'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a porté plainte après avoir découvert "des tags à caractère antisémite" sur un mur de l'hôpital Bichat, à quelques mètres de la faculté de médecine, a annoncé ce jeudi son directeur général dans un mail adressé à tous les agents, que BFMTV a pu consulter.

Une enquête a été ouverte "en lien avec les services de police", a-t-il précisé.

Des tags effacés

D'après nos informations, mardi, une étudiante a surpris un homme et une femme en train de taguer un mur, à côté d'un tag "Free Palestine".

Alerté, le doyen de la faculté de médecine a répondu, dans un mail consulté par BFMTV, que "tout le monde est bien sûr scandalisé, choqué et prêt à intervenir", promettant que les tags soient effacés dès mercredi.

Ce vendredi, des journalistes de BFMTV ont pu constater que deux tags, sur ce même mur, "Décolonisons la médecine" et "Fuck antisémitisme - Free Palestine - Fuck apartheid" avaient été recouverts de peinture grise.

La même étudiante avait également signalé, lundi, la présence d'une croix gammée sur le mur d'une résidence à une cinquantaine de mètres de la faculté. Depuis, elle n'a pas été effacée mais recouverte d'un autre tag.

Protéger les lieux de soin

Alors que les actes antisémites "explosent" en France, selon Gérald Darmanin, avec 1.159 actes recensés par le ministère de l'Intérieur depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, plusieurs syndicats ont fermement condamné ces tags et appelé à "sanctuariser" la médecine contre les discriminations.

"L'ensemble des syndicats représentatifs des médecins libéraux, des étudiants et internes en médecine, condamne fermement la fresque antisémite sur un mur de l'hôpital Bichat, a communiqué le CSMF. Nous condamnons toute forme d'antisémitisme, de racisme, et de discrimination."

Invité sur notre antenne, Philippe Cuq, président du syndicat des chirurgiens, a rappelé que l'"éthique" des médecins était de "soigner tout le monde". "L'hôpital ou les cabinets de médecins sont des endroits qu'il faut sanctuariser, qu'il faut protéger et surtout pas faire rentrer dans ces lieux où il n'y a aucune discrimination ces problèmes qui sont terribles et qui n'ont pas de sens pour nous aujourd'hui", a-t-il clamé.

"Nous serons intraitables"

De son côté, Stanislas Guerini, le ministre de la Fonction publique a annoncé sur X s'être entrenu avec le directeur de l'établissement.

"Nous serons intraitables. Dans nos administrations, aucun acte contraire aux principes républicains ne sera toléré", a-t-il assuré.

Article original publié sur BFMTV.com