Comment les parapharmacies françaises deviennent un incontournable pour les touristes étrangers

Comment les parapharmacies françaises deviennent un incontournable pour les touristes étrangers

"Voulez-vous voir le lieu le plus emblématique de Paris? Non, ce n'est pas la Tour Eiffel", s'amuse sur TikTok une Américaine en visite dans la capitale. Où se rend-elle? Dans une célèbre parapharmacie parisienne du VIe arrondissement. Un lieu où affluent à l'année des touristes étrangers en provenance des quatre coins du monde.

Des marques françaises très populaires

Le phénomène n'a rien de nouveau. Depuis des années, les parapharmaciens voient déambuler des touristes extasiés par les prix attractifs des grandes marques cosmétiques françaises. Avène, Caudalie, La Roche-Posay, Vichy... Des noms dont la popularité a depuis longtemps percé les frontières de l'Hexagone.

Grâce aux réseaux sociaux, et notamment TikTok, ce phénomène gagne un nouvel élan. Le mot-dièse "#FrenchPharmacy" a généré 43,2 millions de vues sur la plateforme chinoise. Un élan honorable qui n'a cependant pas la portée de "#BookTok" et ses 167 milliards de vues, par exemple. Mais la niche semble quand même assez importante pour créer un engouement hors du monde numérique.

"Depuis toujours, la parapharmacie française a proposé des produits de qualité et une diversité de produits. De toute manière, la 'French parapharmacy' a toujours été reconnue. Je pense aussi que les habitudes des consommateurs ont beaucoup changé", témoigne auprès de BFMTV le pharmacien parisien Mounir Khedja.

Rapport qualité-prix imbattable

Deux éléments font affluer les touristes dans les officines. D'abord, des prix particulièrement attractifs par rapport aux tarifs pratiqués dans leurs pays d'origine, où ils sont importés. Les bonnes affaires semblent encore meilleures lorsque les clientes se rendent dans des établissements où les tarifs sont franchement bradés, une pratique que l'on retrouve dans plusieurs enseignes parisiennes.

Autre aspect, peut-être le plus important: la qualité française, et son image toujours très glamour aux yeux des étrangers.

"Dans les parapharmacies françaises, les prix sont compétitifs, et on ne trouve pas ces produits en Amérique du Nord", illustre ainsi une Américaine à Paris. "On se dit toujours que les produits français sont mieux, que ce sont les meilleurs au monde", ajoute une autre.

En outre, la grande diversité des crèmes solaires, laits pour le corps, crèmes hydratantes et autres soins de la peau revient fréquemment dans les vidéos.

Cette ferveur finit par se ressentir dans les ventes des fabricants français des produits destinés aux parapharmacies. L'Oréal a expliqué au HuffPost que sa "Division beauté dermatologique" a connu une forte croissance au premier semestre 2023, +23%.

"En France, quand les touristes sont revenus après le Covid, on a vu une nette augmentation des ventes dans les pharmacies de Paris et sa région", explique Cécile Debièvre, directrice générale adjointe des Laboratoires Embryolisse au site d'information.

Personnel polyglotte

Résultat des comptes, pour ne rater aucune vente, les parapharmaciens et parapharmaciennes sont obligés d'être polyglottes. Un bagage indispensable pour décrire leurs produits et séduire la clientèle non-francophone. Anglais, espagnol, chinois, arabe... Les rayons sont occupés par du personnel multi-tâche: vendeurs, conseillers et traducteurs. Ils gèrent parfois plusieurs milliers de passants par jour pendant la haute saison.

Leurs conseils s'avèrent cruciaux, certaines touristes, notamment des jeunes Américaines, n'utilisant pas les produits de la bonne manière. En 2022, certaines d'entre elles ont fait le buzz en utilisant des stocks entiers de Biafine comme crème de jour - le produit est à l'origine conçu pour apaiser les brûlures.

"[La Biafine] ne doit pas non plus être utilisée comme crème de soin sur une peau saine. Son application régulière et répétée peut fragiliser la peau", peut-on lire sur la notice du produit. Le séjour à Paris pourrait s'avérer mémorable... pour les mauvaises raisons...

Article original publié sur BFMTV.com