La paix perd toujours contre la guerre

Un véhicule militaire russe dans la ville d'Avdiivka, au nord de Donetsk, en Ukraine, le 19 février 2024.  - Credit:Tass / Tass/ABACA
Un véhicule militaire russe dans la ville d'Avdiivka, au nord de Donetsk, en Ukraine, le 19 février 2024. - Credit:Tass / Tass/ABACA

Les guerres sont remportées pas ceux qui les font. L'innocence ou la culpabilité, la vertu ou le vice, le bien ou le mal n'ont aucune influence sur cette loi de la nature. La morale est tenue à la marge des triomphes ou des désastres ; et l'humanité, comme par réflexe, s'entretue à intervalle régulier, toujours pour de bonnes raisons. La guerre n'est pas encore là, mais elle se rapproche, de plus en plus vite, de plus en plus nette. Les sommets, les traités, les assemblées éprouvent de plus en plus de mal à neutraliser le cours de l'histoire.

Le monde se divise en deux catégories : les nations qui font la guerre, et celles qui pensent la faire. L'Europe croit arrêter des chars russes avec des rafales de billets de cinq cents euros et des conférences de presse où des représentants de la Commission, avec un ton martial et une mine sévère, menacent Vladimir Poutine. Talleyrand affirmait qu'il n'y avait qu'une seule façon de dire « oui » ; de même, il n'y a qu'une seule façon de faire la guerre. Et, en la matière, les illusions de la modernité ont des conséquences dramatiques. Le progrès est utile pour la science, mais n'a pas le moindre effet sur la nature humaine. Non, la guerre n'a pas disparu, et oui, elle reviendra avec force et brutalité. Voilà pourquoi nourrir des illusions est inutile autant que criminel.

Une nation prête à tout pour survivre

L'histoire renferme mille exemples de triomphes militaires fondés sur la détermination. À la fin du XVIIIe siècle [...] Lire la suite