Le “pacte faustien” des jeunes avocats de Londres

De nombreux jeunes Britanniques sont appâtés par les salaires mirobolants proposés par les gros cabinets d’avocats. Pas besoin, raconte The Times, d’avoir beaucoup d’expérience ni même un diplôme en droit, il “suffit” d’être prêt à travailler dix-huit heures par jour et à se tuer à la tâche. Le quotidien titre d’ailleurs : “Comment décrocher un job de juriste à 150 000 livres par an ? Attention, ne vous attendez pas à avoir une vie à côté.”

Certains cabinets, comme Freshfields Bruckhaus Deringer ou Linklaters, font partie du “cercle magique” des cabinets d’avocats londoniens. Ils offrent des salaires très élevés pour concurrencer les États-Unis. Par ailleurs, des cabinets américains s’installent également à Londres et contribuent à cette surenchère depuis une dizaine d’années.

Un “manège enchanté” infernal

La contrepartie n’est pas des moindres, explique le quotidien. Une journée de travail ordinaire va de 9 heures à 21 heures et s’étend parfois jusqu’à 3 heures du matin s’il y a une urgence. “Visitez n’importe quel grand cabinet d’avocats tard dans la nuit et vous verrez invariablement une flotte de coursiers Deliveroo déposer des plats à emporter pour alimenter les avocats qui peinent à l’intérieur.” La plupart des grands cabinets mettent des douches et des lits à disposition des employés qui décident de ne pas faire le “manège enchanté”, quand “un taxi d’entreprise vous ramène chez vous et attend dehors pendant que vous vous douchez et vous changez avant de retourner au bureau pour tout recommencer”, explique Jill, une avocate de 27 ans travaillant dans un cabinet d’avocats américain de la City, à Londres.

Avoir un diplôme en droit n’est même pas nécessaire, les anciens étudiants en lettres sont majoritaires parmi les avocats et les profils scientifiques attirent de plus en plus les recruteurs. Le Times détaille les étapes pour décrocher un de ces emplois très bien payés :

Postuler à un stage bénévole de deux semaines avant la fin de ses études. Suivre ensuite une formation juridique d’un an (deux pour les diplômés d’autres disciplines que le droit), financée par le cabinet, qui offre une allocation d’environ 10 000 livres par an (11 700 euros). Effectuer, à l’issue d’un examen, deux ans de formation pratique, rémunérée entre 50 000 et 60 000 livres annuelles (entre 58 500 et 70 000 euros). Un nouvel examen permet de devenir “associé” et de gagner au moins 150 000 livres par an (176 000 euros environ). [...] Lire la suite sur Courrier international

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