Pédiatrie : les soignants ulcérés par Macron et son « intolérable absence de réponse »

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SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP This picture shows a sign reading ", Waiting Room, Paediatric Emergency Departement" at the Specialized Child Protection Unit (CASED) in Rennes, Western France, on June 07, 2021. (Photo by Sebastien SALOM-GOMIS / AFP)

PÉDIATRIE - Près de deux semaines après leur lettre à charge contre « l’inaction » d’Emmanuel Macron concernant le « naufrage » du secteur, le Collectif de pédiatrie dénonce ce lundi 12 décembre dans un communiqué « l’intolérable absence de réponse du président de la République à cette lettre collective ».

Le 30 novembre, quelque 10.000 soignants s’étonnaient dans une tribune du « silence assourdissant » du chef de l’État face à la crise du système de santé de l’enfant, sur fond d’épidémie précoce et virulente de bronchiolite. Face à l’absence de réponse, le Collectif de pédiatrie estime recevoir ce silence « comme un déni complet du naufrage de la pédiatrie, une maltraitance des enfants et un abandon des soignants ».

« Au printemps, restera-t-il quelqu’un pour soigner les enfants ? » demandent ainsi les organisations de médecins et associations de patients réunies au sein du Collectif de pédiatrie.

« Rupture de confiance »

Ce dernier demandait au président de s’engager sur cinq mesures pour arrêter la « fuite » des professionnels de santé, notamment sur le « respect des temps de repos et des temps de formation » des soignants et une « meilleure indemnisation » de leur travail de nuit et de week-end. Mais rien.

En outre, la majoration de l’indemnité des heures de nuit et des gardes ainsi que la généralisation de la prime de soins critiques annoncée par le ministre de la Santé, François Braun, n’ont pas encore été « mises en œuvre », critique le collectif. De même, « aucun détail » n’a été fourni sur la répartition des enveloppes de 150 puis 400 millions d’euros fléchées vers les services hospitaliers, notamment pédiatriques, regrette le texte.

« L’absence de concrétisation de ces mesures creuse le sentiment d’abandon et conduit à une rupture de confiance », prévient le collectif.

Sous pression à cause de la bronchiolite

S’ils soulignent « l’importance » des assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant annoncées pour le printemps, les soignants regrettent de ne pas connaître la date précise de leur tenue. Le comité d’orientation chargé de préparer ces assises a été installé la semaine dernière.

Quoi qu’il en soit, « l’action ne peut plus attendre. Nous répétons que des mesures et engagements doivent être pris en urgence afin de sauvegarder ce qui peut encore l’être », écrit le collectif.

La bronchiolite génère depuis début octobre « un nombre important d’admissions de nourrissons et jeunes enfants à l’hôpital, mettant en forte tension » le système de santé, avait souligné François Braun vendredi dernier. Les réanimations pédiatriques sont « occupées à quasi pleine capacité », ce qui a nécessité 72 transferts de tout-petits entre régions, a-t-il précisé.

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