Pécresse débaptise le lycée Angela Davis de Saint-Denis pour raisons politiques

ÉDUCATION - La région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse a baptisé ce mercredi 6 juillet Rosa-Parks le lycée de Saint-Denis qui avait lui-même choisi le nom d’Angela-Davis, en raison de positions de cette dernière « contraires aux lois de la République ».

La majorité de droite a voté en commission permanente cette dénomination officielle, « faute d’avoir reçu une nouvelle proposition » de la part de la communauté éducative du lycée, explique l’exécutif régional dans l’amendement adopté.

Fin mars, l’ex-candidate LR à la présidentielle avait refusé d’entériner le nom d’Angela Davis, pourtant choisi dès 2018 par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque, en raison de prises de position critiques vis-à-vis de la France.

En cause notamment, une tribune co-signée en 2021 par l’universitaire, aujourd’hui âgée de 79 ans, dans laquelle elle fustigeait la « mentalité coloniale (qui) se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

Saisi par Valérie Pécresse à ce sujet, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a estimé en avril qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ».

« De très nombreuses écoles et établissements portent déjà le nom d’Angela-Davis », avait ajouté Pap Ndiaye pour qui « le nom de l’établissement » de Saint-Denis est aussi « entré dans l’usage » depuis son ouverture en 2017.

Le ministre « a détourné les yeux de cette question et s’en est remis au choix de la région », estime cette dernière qui indique que le conseil d’administration du lycée a conforté le 21 juin le nom Angela-Davis.

« Faute d’avoir reçu une nouvelle proposition », la région qui a autorité sur les lycées choisit donc de le nommer Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, qui faisait également partie de la présélection du lycée ».

L’opposition communiste a fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême-droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

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