Le pétrolier Shell aurait vendu des millions de crédits carbone «fantômes»

Shell aurait vendu de millions de crédits carbone « fantômes », a révélé dimanche 5 mai le quotidien britannique Financial Times. La major pétrolière aurait vendu plus de crédits de captage de carbone qu’elle ne pouvait, seulement la moitié de la quantité promise étant réellement soustraite de l’atmosphère. Au-delà du montage, la révélation met en doute la technologie mise en avant par les géants de l’hydrocarbure pour les rendre compatibles avec la lutte contre le changement climatique.

Shell exploite une usine de captage de CO2 près d'Edmonton, dans l'Alberta, au Canada. L’usine de Quest, de son nom, récupère du dioxyde de carbone au moment d'une opération de transformation de bitume des gisements canadiens, puis le compresse pour le liquéfier et l'injecte dans un puits pour l'emprisonner sous terre. Cela plutôt que de le libérer dans l'atmosphère.

Ce carbone séquestré permet à Shell de générer des « crédits carbone » et de les vendre à des entreprises émettrices de gaz à effet de serre. De la sorte, ces entreprises effacent comptablement une partie de leurs émissions. Selon le Financial Times, en huit ans, des crédits générés pour 5,9 millions de tonnes d'équivalent CO2 reposaient sur une réduction réelle des émissions.


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