Otages israéliens : Ankara veut tenter une médiation

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, aurait ordonné à ses services de mener des négociations directes avec le Hamas pour obtenir la libération des civils qu’il a pris en otages, rapporte jeudi 12 octobre la presse turque, dont le quotidien Milliyet. Quelque 150 personnes, dont des étrangers, ont été enlevées lors de l’attaque menée le 7 octobre contre des kibboutz israéliens et un festival de musique.

Autrefois proche du groupe armé, dont des membres avaient pu longuement séjourner en Turquie, le président turc s’est depuis deux ans rapproché d’Israël, comme l’a illustré la très chaleureuse rencontre entre Erdogan et le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à New York, en septembre.

Néanmoins, le président islamo-nationaliste a gardé de bons rapports avec le Hamas. Ainsi, le 23 juillet, il a reçu conjointement le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avec l’ambition de réduire les tensions et les désaccords entre les deux factions.

Activisme diplomatique d’Ankara

Soucieux de préserver sa politique de normalisation avec Tel-Aviv, le président turc doit également donner des gages à ses soutiens, très hostiles à Israël. Après avoir dans un premier temps renvoyé les deux camps dos à dos et condamné la mort de civils, le reis s’en est pris, dans un deuxième temps, à la campagne de bombardements massifs de la bande de Gaza.

“Ce n’est pas une guerre, c’est un massacre”, a-t-il réagi mercredi 11 octobre, alors que Tsahal multiplie ses frappes, provoquant des centaines de morts parmi la population civile, et bloque l’accès de l’enclave à l’eau, au gaz et à l’aide humanitaire, rapporte le quotidien Sözcü.

Parallèlement, il multiplie les gestes diplomatiques et s’est ainsi entretenu le 11 octobre avec le prince héritier d’Arabie saoudite puis le roi de Jordanie, rapporte le quotidien Sabah. “La Turquie est prête si besoin à assumer, si elle devait lui revenir, la charge de médiateur ou d’arbitre impartial”, a-t-il déclaré, toujours le 11 octobre, cité par le quotidien Gazete Duvar.

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