Otages du Hamas : « Les arracheurs d’affiches sont des effaceurs de crimes »

Avocat de familles françaises d'otages du Hamas, Patrick Klugman juge que la diplomatie française joue un « rôle essentiel » pour leur libération. Celui qui a représenté la famille du soldat franco-israélien Gilad Shalit – retenu entre 2006 et 2011 par le groupe terroriste – et les parties civiles lors du procès du frère de Mohammed Merah en 2017, s'inquiète des portraits des otages arrachés en France et dans le monde. « On aura rarement vu, moralement, des choses aussi basses et laides », dénonce-t-il.

Saluant la marche contre l'antisémitisme qui doit se tenir à Paris, dimanche 12 novembre, Patrick Klugman n'en reste pas moins lucide sur la possible récupération de l'événement par une extrême droite qui « s'est historiquement constituée par l'antisémitisme », tout un jugeant comme une faillite morale l'absence de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise.

Le Point : Des portraits d'otages retenus par le Hamas à Gaza, affichés dans les rues, ont été arrachés, notamment mardi 7 novembre à Paris. Quel sentiment ces actes provoquent-ils chez les familles des otages ?

Patrick Klugman : Les familles d'otages ont d'autres niveaux de préoccupation, même si cela participe à un contexte ambiant qui ne leur échappe pas. En revanche, il y a une volonté forte de judiciariser ces actes qui sont abominables intellectuellement. Juridiquement, je pense à plusieurs qualifications qui peuvent être retenues. J'ai cru comprendre que le parquet de Paris souhaitait engager des [...] Lire la suite