“Oppenheimer” : Nolan veut montrer “le monde avec les yeux” du père de la bombe atomique

Face à un scientifique réticent à rejoindre l’équipe d’Oppenheimer pour le projet Manhattan, le général Leslie Groves (Matt Damon) s’emporte et le somme de participer “au p*** de projet le plus important de l’histoire de l’humanité”. Le Los Angeles Times est allé à la rencontre de Christopher Nolan, qui s’est penché sur l’histoire de Robert Oppenheimer, principal architecte de la bombe atomique. Le long-métrage arrive dans les salles françaises le 19 juillet. “Tous les films que j’ai réalisés sont, d’une manière ou d’une autre, des films noirs, argue le réalisateur britannique. On y parle toujours de conséquences. Avec Oppenheimer, on parle des conséquences les plus rapides et les plus brutales imaginables.”

L’un des partis pris des plus intelligents est de présenter le récit en entremêlant les époques – une perturbation chronologique chère à l’auteur de Memento et Interstellar. Le spectateur est embarqué dans des allers-retours entre les études du physicien en Europe pendant la révolution quantique, les jeux politiques troubles de la chasse aux communistes dans l’Amérique de l’après-guerre (les accointances d’Oppenheimer avec des syndicats de gauche lui ont valu plus d’un problème) et le laboratoire secret de Los Alamos dans les deux dernières années de la Seconde Guerre mondiale.

De quoi dessiner “le portrait nuancé d’un personnage complexe et controversé, connu comme le père de la bombe atomique, et qui est passé du statut de héros de guerre à celui de paria littéralement du jour au lendemain.” Et faire comprendre le basculement du monde dans une toute nouvelle ère : la nôtre.

Figure historique fascinante

La fascination de Nolan pour cette figure historique a été nourrie par la lecture d’American Prometheus (non traduit en français), une biographie signée Kai Bird et Martin J. Sherwin publiée en 2005 après vingt-cinq ans de recherches et récompensée d’un Pulitzer. Le scénario y puise abondamment, et c’est en observant le regard du scientifique sur la couverture qu’il s’est rendu compte que Cillian Murphy, un de ses acteurs fétiches (ils sont nombreux au générique), serait parfait pour le rôle. En revanche, pas question de se laisser enfermer dans les codes rigides du biopic, précise-t-il au quotidien : il leur préfère la composition d’“un thriller, d’un braquage de banque, d’un drame avec plaidoirie”.

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