OM-Shakhtar: schéma, discours… Ce que Gasset a changé pour sa première gagnante

L’OM a sauvé l’honneur du football français en se qualifiant pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa sans Gennaro Gattuso. Mais l’Italien, dont le départ a été officialisé mardi, était encore dans les esprits des joueurs qui lui ont rendu hommage après la victoire face au Shakhtar Donetsk (3-1), jeudi. "On avait peut-être besoin de ça (du départ de l'Italien) mais on a quand même une pensée pour Gattuso parce qu’on se sent responsables", a confié Pierre-Emerick Aubameyang sur Canal+ à l’issue de la rencontre.

"Il a eu des mots juste, il a su remobiliser les troupes", témoigne Harit

Nommé en pompier pour prendre la suite de l’Italien, à court de ressorts et de solutions, Jean-Louis Gasset a insufflé un petit vent de changement auprès des joueurs en deux jours. Il s’est d’abord attelé à les mettre dans les meilleures dispositions sur le terrain en délaissant le 4-3-3 pour revenir au 3-5-2. "Si les joueurs se sentent mieux dans ce système… Ils l’ont déjà joué. Il ne faut pas inventer le football. On a fait ce qu'ils savent faire, on a essayé de simplifier deux ou trois trucs. Après, c’est à eux de réagir", a-t-il justifié avant le match.

Le schéma a solidifié l’axe de la défense, mis à l’aise les latéraux plus offensifs (Clauss et Merlin) mais aussi Pierre-Emerick Aubayemang, à son avantage avec le soutien de Faris Moumbagna en attaque. "Il a fait l’éloge de de la simplicité, il est allé voir les joueurs et leur a demandé ce qui était le plus simple pour eux", a analysé Daniel Riolo à l’issue du match.

"Beaucoup de joueurs avaient compris que c’était dans ce schéma (3-5-2) qu’ils étaient plus à l’aise. Il a fait un truc simple. Et parfois, il ne faut pas se casser la tête, c’est aussi du bon sens."

L’ancien adjoint de Luis Fernandez (PSG, Espanyol) et Laurent Blanc (Bordeaux, équipe de France, PSG) a aussi remobilisé le groupe par un discours apaisé. "Il est arrivé avec son calme, sa sérénité, beaucoup d'expérience", témoigne Amine Harit. "Il a eu des mots juste, il a su remobiliser les troupes à un moment difficile et, ce (jeudi) soir, ça a payé."

"Il fallait que chaque joueur fasse un peu plus"

Gasset, lui, balaie l’idée d’un quelconque... effet Gasset. "Non je ne pense pas", a-t-il déclaré à l’issue du match. "C'est une prise de conscience. Les mots ont pesé parce que ce n'est pas du travail. Quand vous êtes là depuis 48 heures, vous faites des vidéos pour voir exactement ce qu'il s'est passé dans les derniers matchs. Vous essayez de voir dans quel système ils se sentent le mieux pour ne pas révolutionner et arriver en disant ‘on va faire du nouveau’. Non c'était plus une histoire d'état d'esprit et de confiance surtout. Mais il fallait que chaque joueur fasse un peu plus."

Le technicien de 70 ans salue la révolte de ses troupes sur le terrain et remarque que son équipe a inversé un score pour la première fois de la saison ou presque (lors de la première journée de L1 face à Reims, l’OM s'était imposé 2-1 après avoir été mené). "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir", a ajouté l’entraîneur. "J'ai essayé pendant 48 heures d'être positif, d'être simple avec les mots, de les décontracter parce que je les avais sentis un peu tendus et ça ne servait à rien d'être dans son coin, de bouder. Ne pas être content de soi OK, mais la vie est comme ça. Tant que vous avez un souffle d'espoir, il faut en profiter, surtout dans notre métier. "

Article original publié sur RMC Sport