OM: une seule victoire en 2024, 13e en Liga... Villarreal, une autre équipe en galère cette saison

Au regard de la saison olympienne, marquée par de si nombreux soubresauts, c’est un petit exploit. Organisé ce vendredi midi à Nyon (Suisse), au siège de l’UEFA, le tirage au sort des huitièmes de finale de Ligue Europa a réussi la performance de placer sur la route de l’OM une équipe autant en difficulté que le club phocéen.

Une seule victoire en 2024

Empêtré dans une profonde crise de résultats, avec déjà quatre coachs passés sur son banc depuis le début de la saison (Marcelino, Jacques Abardonado, Gennaro Gattuso et Jean-Louis Gasset), l’OM a été mis sur la route de Villarreal en huitième de finale de Ligue Europa (7 et 14 mars). En dehors du divertissement ultime représenté par le grand retour de Marcelino au Vélodrome, cinq mois après son départ de Marseille au cœur de la crise de septembre qui a conditionné une partie de la saison olympienne, cette rencontre est avant tout une affiche entre deux équipes en cruel manque de confiance.

Alors que l’OM ne compte que deux succès en 2024, en 32e de finale de Coupe de France contre les amateurs de Thionville (1-0, le 7 janvier) et à l’occasion du barrage retour face au Shakhtar Donetsk ce jeudi soir (3-1), Villarreal fait encore pire. Depuis le début de l’année, le Sous-Marin jaune n’a gagné qu’un seul match toutes compétitions confondues. En dehors d’une victoire complètement folle sur la pelouse du Barça le 27 janvier (5-3, 22e journée de Liga), le club espagnol affiche un triste bilan de trois défaites pour quatre matchs nuls. Pire: le 8 janvier, les coéquipiers de Gerard Moreno ont été surpris en 16e de finale par le club d'Unionistas de Salamanca, pensionnaire de D3 espagnole (1-1, 8 tab à 7).

"On sent qu'on est au bout du bout d'un cycle"

En championnat, Villarreal pointe à la 13e place, à 14 points de la 6e place (synonyme de qualification en Ligue Europa Conférence)... et avec neuf unités d’avance sur la zone de relégation. Lorsque Marcelino a pris ses fonctions en novembre, moins de deux mois après son départ de l’OM, le club pointait à la 14e place de Liga. En cinq mois, le technicien espagnol n’aura donc pas réussi à remettre le Sous-Marin jaune à flot, et ce malgré les arrivées de plusieurs recrues d’expérience lors du mercato hivernal (l’ancien Marseillais Eric Bailly, Bertrand Traoré, Gonçalo Guedes).

"C'est vraiment un bon tirage pour l'Olympique de Marseille", résume Fred Hermel, spécialiste du football espagnol pour RMC Sport. "Villarreal aujourd'hui, c'est ventre mou bas du championnat espagnol. Quand on regarde les joueurs, c'est une belle équipe européenne. Gerard Moreno (meilleur buteur du club cette saison, NDLR), le retour de Gonçalo Guedes, Capoue, Albiol, Parejo… Il y a de l'expérience, de la technique. Mais on sent qu'on est au bout du bout d'un cycle. Avec tous les changements d'entraîneur, on sent qu'il n'y a plus la sérénité d'autrefois. Ils sont allés chercher Marcelino pour retrouver cette stabilité qu'il n'y avait plus."

Une solide expérience européenne

À la peine en Liga, Villarreal a toutefois pu compter sur la Ligue Europa pour s’offrir une belle respiration. Vainqueur de cette C3 en 2021 (succès aux tirs au but contre Manchester United) puis demi-finaliste de la Ligue des champions en 2022 (élimination contre Liverpool), le club espagnol nous a habitués à de magnifiques parcours sur la scène européenne ces dernières saisons.

À l’automne, les Espagnols ont perpétré cette tradition en terminant à la première place de leur groupe, avec un petit point d'avance sur le Stade rennais. En Bretagne, le scénario complètement fou de la réception des hommes de Marcelino à l’occasion de la dernière journée (2-3, le 14 décembre), avec un but refusé à Lorenz Assignon au bout du temps additionnel - un but qui aurait envoyé les Rennais en 8es de finale et Villarreal en barrages - est encore dans toutes les têtes. Les 7 et 14 mars prochains, Marseille a l'occasion de venger les Rouge et Noir.

Article original publié sur RMC Sport