« La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé » sur Canal+ ne manque pas de raison de la regarder

Xavier Dolan (Elliot)
© Fred Gervais Xavier Dolan (Elliot)

SÉRIES TÉLÉ - Xavier Dolan est épuisé, il veut prendre « une longue pause ». La raison ? Sa série La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, la première pour le réalisateur québécois. « Elle m’a rempli de fierté, mais elle m’a aussi vidé. Elle m’a drainé. J’ai tout donné », a-t-il confié à ce sujet, dans le courant de semaine dernière au micro de France Inter.

Et on le comprend : le résultat est brillant. Ses deux premiers épisodes sont diffusés, ce lundi 23 janvier, à partir de 21 h 10 sur Canal+.

L’histoire de cette mini-série, composée de cinq épisodes seulement, c’est celle d’une famille dysfonctionnelle, ou plutôt de son implosion. Nous sommes au début des années 1990 et Mireille vient de se faufiler dans la chambre de Laurier, le meilleur ami de son frère Julien. La caméra s’éloigne. On entend un cri. C’est le sien.

Mireille a été agressée sexuellement. C’est ce qu’elle et son frère, présents à temps pour la sauver des griffes de Laurier, ont déclaré. Mais cette version ne convainc pas tout le monde. Les parents, les premiers. Qu’est-ce que Mireille était venue faire ce soir-là ?

Plusieurs dizaines d’années plus tard, et alors que ce drame a divisé la famille au point de pousser Mireille à fuir sa ville natale pour Montréal, tout le monde se retrouve. Madeleine, la mère, est morte. Mireille, Julien et leurs deux petits frères ne sont plus des ados ni des enfants, mais de vrais adultes. Alors que les funérailles se préparent, les traumatismes et tensions reviennent au galop. La vérité doit éclater.

Découvrez ci-dessous la bande-annonce :

Des personnages arrogants et irrévérencieux, un conflit familial, des secrets et l’un des thèmes chers à Xavier Dolan : le regard de la société sur l’homosexualité… Les ingrédients de son cinéma sont là. Et si ça ne suffit pas, on vous donne ci-dessous trois raisons supplémentaires de vous plonger dans La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé.

1. Le retour d’Anne Dorval

L’actrice fétiche de Xavier Dolan campe, ici, le rôle de Madeleine Larouche. La matriarche, dont l’époux est mort depuis plusieurs décennies, est à l’agonie. C’est loin du souvenir qu’elle a pu laisser, celui d’une femme caractérielle, pleine de poigne et ambitieuse. Elle se rêvait maire à tout prix, au détriment de ses enfants. Pourvu que leurs erreurs ne lui fassent pas défaut.

Anne Dorval (Madeleine Larouche)
© Fred Gervais Anne Dorval (Madeleine Larouche)

Crises de nerfs, larmes et faux semblant : Anne Dorval excelle. Non sans rappeler ses performances dans J’ai tué ma mère et Mommy. Elle est entourée d’un casting impeccable, complété par Julie Le Breton, Patrick Hivon, Magalie Lépine-Blondeau, Éric Bruneau et Xavier Dolan lui-même.

2. Les frissons d’un thriller

La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé ne ressemble à aucun des deux films cités plus haut, ni même aux Amours imaginaires. Non, il se rapproche plutôt d’un Tom à la ferme, notamment pour son mélange des genres. Et pour cause, comme l’a été ce long-métrage de Xavier Dolan sorti sur nos écrans en 2013, la série est une adaptation d’une pièce de Michel Marc Bouchard.

Pensée comme un thriller, la série oscille entre le feuilleton américain et l’enquête judiciaire, se permettant même quelques ressorts effrayants hérités du genre horrifique. Son générique peut en témoigner, il est plus flippant que celui d’une saison d’American Horror Story. Les bains de sang de certaines scènes, aussi. Frissons garantis.

3. Une bande-son digne de ce nom

La série aurait-elle la même saveur sans un peu de Céline Dion ? Certainement pas. Grand fan de la chanteuse canadienne, Xavier Dolan, qui est pour beaucoup dans le retour de hype autour d’On ne change pas grâce à son passage dans Mommy, nous a glissé, là encore, un de ses tubes : Regarde-moi. Il est chanté sur scène par Chantal, épatante pendant sa fête d’anniversaire.

Coldplay et Fortminor, en passant par Ginette Reno et ses Croissants de soleil… La bande originale mélange pop, hip-hop et variété sans différence. À quoi s’ajoute l’inquiétant thème du générique. On le doit à deux grands noms de la musique de film : Hans Zimmer et David Fleming. Musique.

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