Dans « Une Nuit », Alex Lutz et Karin Viard rappellent que Paris est la ville de l’amour, même dans le métro bondé

Deux inconnus, un coup de foudre et « Une Nuit » dans Paris avec Alex Lutz et Karin Viard.
Deux inconnus, un coup de foudre et « Une Nuit » dans Paris avec Alex Lutz et Karin Viard.

CINÉMA - Alex Lutz et Karin Viard ont passé une nuit blanche dans Paris. Et ils nous invitent à marcher avec eux pendant une heure et demie, la durée du film qu’ils ont coécrit. Après avoir été présenté en clôture de la sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes, Une Nuit sort ce mercredi 5 juillet au cinéma. L’acteur Alex Lutz est également le réalisateur de ce projet à petit budget, qu’il a tourné en quatorze jours seulement.

C’est l’histoire d’une rencontre amoureuse à Paris qui commence dans l’obscurité et se termine au lever du soleil. Deux inconnus se crient dessus dans une rame de métro bondée et finissent par faire l’amour dans une cabine de photomaton. Ils passeront le reste de la nuit à se balader, parler, se découvrir, se chamailler et questionner la notion de couple.

Une Nuit prend la forme d’une longue déambulation dans les rues de la capitale, façon Before Sunset ou Midnight in Paris. On suit Aymeric et Nathalie des quais de Seine à un restaurant asiatique, en passant par un club échangiste.

Les deux amants vont là où leurs envies les mènent et savent tous deux que l’horloge tourne, et qu’il faudra bientôt retourner à la vie réelle. Le film ne révolutionne pas le format de l’histoire d’amour avec heure d’expiration mais l’âge des personnages donne à voir une alchimie encore trop rare au cinéma.

L’amour à tout âge

Dans une des premières scènes, Karin Viard se décrit elle-même comme « une vieille essoufflée » et Alex Lutz souligne qu’il est beaucoup plus jeune qu’elle. Le réalisateur s’est d’ailleurs choisi pour ce rôle après en avoir eu « un peu marre qu’on me mette en tant qu’acteur avec des filles qui ont 25 ans de moins que moi », comme il l’explique dans le dossier de presse du film.

Tous les deux mariés et parents de deux filles, Aymeric et Nathalie partagent une situation similaire mais n’ont pas le même rapport au temps qui passe. Lorsqu’ils s’incrustent à une soirée chez des jeunes, il rêve d’avoir vingt ans à nouveau, elle non. Nathalie voit sa jeunesse comme une période de doutes, où l’« on ne sait pas comment on s’appelle ». Il idéalise les premières fois et leurs souvenirs.

Leurs conversations abordent la vie conjugale avec honnêteté. Elle lui demande s’il s’est marié par amour ou par confort, ils s’avouent mutuellement que c’est un mélange des deux. Le film s’interroge sur ce que devient un couple lorsqu’il reste de l’affection mais que l’on n’a plus rien à se dire, entre la passion des premiers jours et les disputes menant à la rupture.

Une fin trop prévisible

Les deux acteurs, amis dans la vraie vie, sont très complices à l’écran et quand leurs personnages se lancent des piques et rentrent dans des joutes verbales interminables, on rit de bon cœur. Mais la plupart des dialogues restent très, voire trop écrits, et leur vouvoiement fait perdre en naturel.

Dès le départ, des incohérences ou des coïncidences dans la vie de ces deux étrangers laissent présager d’un rebondissement important. Trop tôt dans l’histoire, on en devine déjà la fin et cela gâche un peu le plaisir. Quand le twist est enfin explicité, personne n’est surpris dans la salle.

Grâce au jeu d’Alex Lutz et Karin Viard, cette balade nocturne dans les rues de Paris reste touchante. Mais Une Nuit aurait peut-être gagné à être une comédie romantique plutôt qu’un film dramatique.

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