Une nouvelle réforme des retraites ? Mais que prévoit celle votée en 2014

A protester holds a placard reading
CHRISTOPHE SIMON / AFP A protester holds a placard reading "Do not exceed 60" during a demonstration on December 12, 2019, in Marseille, as part of a massive strike action over government's plans to overhaul the pension system. (Photo by Christophe SIMON / AFP)

CHRISTOPHE SIMON / AFP

Partir à la retraite à 60 ans n’est déjà plus possible pour de très nombreux salariés.

EMPLOI - Travailler plus pour amasser les millions. En cette rentrée, Emmanuel Macron est déterminé à avancer sur la réforme des retraites dans la direction qu’il avait annoncée pendant la campagne présidentielle : reculer jusqu’à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite. Une décision motivée par la volonté du chef de l’État de financer les priorités de son second quinquennat : emploi, santé et transition écologique.

Avant sa réélection, l’annonce de cette réforme avait braqué la gauche et les syndicats. Les réactions seront les mêmes d’autant que chacun trouve des arguments dans un rapport du Conseil d’orientation des retraites qui pointe le meilleur résultat pour le système des retraites depuis 2008.

Pour certains, réformer les retraites est d’autant moins nécessaire que le système est en perpétuelle évolution. C’est le résultat de la loi votée en 2014 pendant le quinquennat de François Hollande et qui était portée par la ministre du Travail Marisol Touraine. Entrée en vigueur en 2020, elle va continuer à avoir des effets jusqu’en 2035. Voici ce qu’elle prévoit :

Pas de changement de l’âge légal

L’âge légal de départ à la retraite (celui qu’il faut atteindre pour toucher sa pension) n’a pas été modifié par cette réforme Touraine. Il est aujourd’hui établi à 62 ans (hors critères de pénibilité, carrières longues et régime spéciaux) ; c’est cet âge qu’Emmanuel Macron envisage de changer pour le porter à 64 ans en 2027 puis possiblement 65 ans.

Quant à l’âge d’obtention de la retraite à taux plein (même s’il l’on n’a pas cotisé le nombre suffisant de trimestres), il est fixé à 67 ans.

La durée de cotisation

Le principal levier de la réforme Touraine concerne la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein et ne pas subir ce qu’on appelle une décote. À partir de 2020, cette durée a été relevée d’un trimestre tous les trois ans. Le point final est attendu en 2035 pour la génération 1973 ; celle-ci devra travailler 172 trimestres (soit 43 ans) pour obtenir une retraite à taux plein.

Voici la durée requise en fonction de votre année de naissance

1958, 1959 et 1960 : 167 trimestres (41 ans et trois trimestres)

1961, 1962 et 1963 : 168 trimestres (42 ans)

1964, 1965 et 1966 : 169 trimestres (42 ans et un trimestre)

1967, 1968 et 1969 : 170 trimestres (42 ans et demi)

1970, 1971 et 1972 : 171 trimestres (42 ans et trois trimestres)

À partir de 1973 : 172 trimestres (43 ans)

En clair, partir à la retraite à 62 ans en ayant suffisamment cotisé pour toucher l’intégralité de sa pension n’est possible que pour les personnes ayant commencé à travailler tôt. Une personne née en 1973 qui a commencé à travailler à 21 ans ne pourra partir à la retraite qu’en 2037. Elle aura alors 64 ans…

Calcul de la pension

La réforme Touraine n’a pas modifié le calcul de la pension touchée chaque mois par les retraites. Celle-ci est calculée (pour un salarié du privé) sur la base des 25 meilleures années de travail de la personne sur laquelle est appliqué un taux qui atteint 50 % si vous avez cotisé le bon nombre de trimestre. Pour un fonctionnaire, le calcul est effectué sur la base des six derniers mois de la carrière.

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