La nouvelle guerre froide a-t-elle commencé ?

Les Etats-Unis ont “besoin de toutes sortes de moyens militaires, depuis les forces terrestres pour combattre de grandes armées aux petites unités aptes à mener des opérations spéciales de lutte contre le terrorisme. Nous ne savons pas ce qui pourrait se passer dans des pays comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran – ou ailleurs”. Pour le journal moscovite Gazeta, “on peut inscrire dans les manuels d’histoire ces paroles du nouveau ministre de la Défense des Etats-unis, Robert Gates, comme le point de départ de la nouvelle spirale de la guerre froide”. Des propos tenus le 8 février devant la Commission des forces armées de la Chambre des représentants du Congrès des Etats-Unis.

Le lendemain commençait à Munich, pour deux jours, la 43e conférence internationale annuelle sur la sécurité mondiale, en présence du président russe Vladimir Poutine et de son ministre de la Défense, Sergueï Ivanov. Et, justement, “Poutine a lâché une bombe à Munich” titre le Moskovski Komsomolets, à propos du discours particulièrement offensif du chef du Kremlin qui a dénoncé la vision unipolaire du monde des Etats-Unis et de leurs alliés. D’après le Ejenedelny Journal, “pour Poutine, le meilleur système de sécurité était celui qui existait durant la guerre froide”.

“La Russie et les Etats-Unis ont reconnu qu’ils ne se considèrent plus comme des partenaires stratégiques”, note la Nezavissimaïa Gazeta. “La liste des griefs présentés aux Etats-Unis par Vladimir Poutine et Sergueï Ivanov à Munich ainsi que les déclarations faites ces derniers jours par les représentants américains ne s’inscrivent pas dans le cadre d’un dialogue de partenaires. Moscou et Washington démontrent simultanément qu’ils sont prêts à franchir le pas et à revenir à la confrontation”, note le quotidien. D’ailleurs, “de nombreux experts ont qualifié ce qui s’est passé de signe d’une ‘nouvelle guerre froide’, prédisant le passage de la Russie à une politique étrangère plus active”.

Le Ejenedelny Journal fait part des réactions occidentales. “Le sécrétaire général de l’OTAN, Jan de Hoop Scheiffer, a qualifié de décevants les propos de Poutine. Le sénateur américain Lindsey Graham a remarqué non sans ironie qu”un seul discours de Poutine a plus oeuvré à l’union des Etats-Unis et de l’Europe que ces deux protagonistes en une décennie’ ”

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