La nouvelle exposition renversante de la Bourse de commerce

Avec son impressionnante installation To Breathe – A Constellation, l’artiste coréenne Kimsooja investit la rotonde et renverse l’ordre du monde. - Credit:11H45/FLORENT MICHEL
Avec son impressionnante installation To Breathe – A Constellation, l’artiste coréenne Kimsooja investit la rotonde et renverse l’ordre du monde. - Credit:11H45/FLORENT MICHEL

«Casserez-vous, dit-il, cette jolie statue parce que tout n'y est pas or et diamants ? » En 1748, Voltaire compose un conte philosophique resté injustement dans l'ombre de Zadig : Le monde comme il va. Vision de Babouc. L'histoire d'un homme simple chargé par un puissant génie d'une mission de la plus haute importance : se rendre fissa à Persépolis, dont les habitants énervent par leurs excès les puissances célestes.

Le mortel devra ouvrir grand ses yeux et ses oreilles, et faire son rapport au génie, qui décidera ensuite s'il faut détruire la ville pour châtier ses habitants. Mais, découvrant une cité où les hommes et les femmes ont autant de vices que de vertus, et surtout que le bien se cache parfois dans le mal, l'homme veut prouver au génie qu'ils ne méritent pas la mort. Il se présente au rapport avec un argument de poids : une statue qu'il a fait sculpter dans les métaux les plus précieux, mais aussi les moins nobles.

À LIRE AUSSI Découvrez Tina Modotti, photographe révolutionnaireL'impureté ne méritant pas la peine de mort, le génie, convaincu, épargne Persépolis et ses habitants si semblables à cette statue, ni complètement admirables ni complètement méprisables : « Il résolut de laisser aller le monde comme il va ; car, dit-il, si tout n'est pas bien, tout est passable. »

80 œuvres d'une trentaine d'artistes

C'est de ce conte, véritable plaidoyer pour la nuance, qu'est née la nouvelle exposition de la Bourse de commerce, intitulée, précisément, « Le [...] Lire la suite