Le nouveau roman de Lydie Salvayre va vous faire voir les dimanches sous un autre jour

Lydie Salvayre, ici dans « La grande librairie » sur France 5, en 2018.
Eric Fougere/Corbis via Getty Images Lydie Salvayre, ici dans « La grande librairie » sur France 5, en 2018.

LITTÉRATURE - C’est le dernier jour de la semaine et comme à peu près tous les dimanches de l’année, vous avez le blues ? La fin du week-end vous angoisse ? L’idée de reprendre le travail, ce lundi, aussi ? On a le remède à vos maux : Depuis toujours nous aimons les dimanches, le nouveau livre de Lydie Salvayre aux éditions du Seuil, en librairie depuis ce vendredi 1er mars.

Drôle, joyeux, mais non moins politique, le texte de l’écrivaine française (Gouncourt 2014 pour Pas pleurer) n’est pas un roman classique avec une histoire et sa galerie de personnages, mais plutôt une invitation à buller, à flâner et à ne faire que ce qu’il nous plaît en ce jour sacré. « Quels insensés ceux-là qui méconnaissent cet art, s’emporte l’autrice dans les premières pages de son pamphlet. Car vous l’avez compris, la paresse est un art. »

Si la paresse a depuis toujours été chérie des poètes et des enfants, nous dit-elle, ce n’est « ni plus ni moins qu’une philosophie » à laquelle chacun devrait souscrire. Ses vertus sont nombreuses. La paresse « de riposter à la bêtise nous évite les aigreurs stomacales », là où « la paresse d’envisager le malheur nous en préserve ».

Lydie Salvayre plaisante : « La paresse d’être méchants fait de nous des êtres tolérants. » Elle serait, selon elle, « l’autre nom de la sagesse ».

Si ces définitions peuvent faire sourire, elles visent en réalité à appuyer l’idée qu’il faille choyer nos dimanches, quand le reste de la semaine « le travail exagéré nous use et nous déglingue », avance l’écrivaine. Plaidoyer en faveur d’un temps de pause qui s’interrompt chaque lundi, son roman est un pied de nez à ceux qui érigent le travail comme un critère de progrès, de réussite et d’autorité dans la société.

L’avis de Lydie Salvayre sur le travail

« C’est le travail qui prématurément nous fane », soutient la dissidente. Avant d’ajouter quelques pages plus loin : « Par quelle perversion de l’esprit considèrent-ils l’exploitation des masses laborieuses comme une avancée sociale ? »

Objet de domestication et de contrôle social de masse pour Nietzche, le travail cumule un tas de mauvais points, selon notre porte-parole qui cite pêle-mêle le sommeil tronqué, la déconsidération des chefs, la mésestime de soi ou encore les cadences harassantes et les accidents et mutilations.

Rien de tout ça ne vous concerne ? Lydie Salvayre nous glisse sa théorie dans les conclusions de l’ouvrage : « Si vous chantonnez le matin en allant au travail, c’est que : 1. vous êtes millionaire 2. vous vous droguez 3. vous êtes l’un des sept nains. »

Le livre Depuis toujours nous aimons les dimanches (Seuil) de Lydie Salvayre est disponible en librairie depuis ce vendredi 1er mars.

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