Noël : connaissez-vous ces 4 phobies qui peuvent gâcher la fête ?

Noël est une fête, sauf pour ceux qui ont développé une peur irrationnelle à l’idée de voir un père Noël ou d’ouvrir des cadeaux le soir du réveillon.

La paternatalophobie se caractérise par une peur intense et incontrôlable à la vue d’un père Noël (Photo by Mark Makela/Getty Images)
La paternatalophobie se caractérise par une peur intense et incontrôlable à la vue d’un père Noël (Photo by Mark Makela/Getty Images)

Noël n’est pas synonyme de joyeuses retrouvailles en famille pour tout le monde. Certains redoutent les préparatifs, le repas ou encore les cadeaux, au point d’en faire une phobie. “Contrairement à la peur qui se caractérise par la crainte d’une chose qui paraît dangereuse, la phobie est souvent irrationnelle”, nous explique Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute et psychanalyste, auteur de "Guérir de ses angoisses avec la thérapie par téléphone" (éd.Odile Jacob).

Et les principaux concernés ont beau avoir conscience que leurs craintes ne sont pas rationnelles, ils ne peuvent s’empêcher de fuir les situations qui génèrent chez eux de l’anxiété. “Beaucoup de personnes souffrent de phobies liées à Noël, constate le psychothérapeute. Elles doivent être prises en charge lorsqu'elles deviennent handicapantes et que le patient en souffre.” Tour d’horizon des phobies les plus répandues à Noël.

La natalophobie, la peur de fêter Noël

La natalophobie englobe toutes les craintes liées aux célébrations de Noël. Elle peut déclencher une angoisse, voire une dépression chez les personnes touchées. Cette phobie fait généralement suite à un événement traumatisant vécu dans l’enfance et lié à Noël, ou plus tard dans la vie. Julie, psychologue en psychiatrie derrière le compte Instagram Psycho & Co, nous expliquait dans un précédent article sur la natalophobie que les conflits familiaux, la peur de se retrouver seul ou encore les questions gênantes posées lors des repas pouvaient être la source de l'anxiété ressentie à Noël.

La capitellophobie, la peur de recevoir des cadeaux

Recevoir des cadeaux à Noël n’est pas toujours une partie de plaisir. Au point que certains en ont fait une phobie : la capitellophobie. La Dépêche explique que ce terme découle de l’ancien occitan capdel, lui-même dérivé du latin capitellum, cadeau. Cette phobie se traduit par une angoisse excessive à l’idée d’ouvrir des cadeaux sous l’oeil de celui qui offre, et peut-être des convives autour. Soit par crainte de mal réagir, soit par peur de devoir quelque chose à l’autre. Ce sentiment peut trouver ses origines dans l’enfance, notamment si les parents utilisaient les cadeaux comme moyen de récompense. Elle peut aussi être liée à l’érythrophobie, la peur de rougir en public.

La paternatalophobie, la peur des pères Noël

Cette phobie qui se caractérise par une peur intense et incontrôlable à la vue d’un père Noël touche surtout les enfants. "De nombreux enfants ont peur des personnages déguisés jusque vers 4-5 ans", explique Mandy Rossignol, psychologue pour enfants, à LCI. D’après elle, "le visage grimé et la grosse barbe du Père Noël ne permettent pas d'appréhender clairement son visage et son expression", ce qui ne les rassure pas. De plus, la rencontre avec cet étranger dans un milieu stressant, où les parents les pressent généralement pour prendre une photo, peut générer chez eux une anxiété qui perdure à l’âge adulte. Noël est relié plus généralement à un climat anxiogène, aussi bien à la maison que dans les magasins.

La placomusophobie, la peur des bouchons de champagne

Lors des fêtes de fin d’année, le champagne coule dans de nombreux foyers. Mais au moment d’ouvrir la bouteille et de faire sauter le bouchon, des visages peuvent se fermer. La cause possible : la placomusophobie. Cette peur pourrait venir “de la peur de la perte de contrôle. Ou de ce qui nous saute au visage. Mais un psychanalyste pourrait potentiellement dire que cela représente la peur de notre propre agressivité. Cela peut sembler tiré par les cheveux, mais c’est une piste”, note Jonathan Benelbaz, psychologue clinicien, auprès de Top Santé.

“Il existe beaucoup de théories sur les origines des phobies, nous précise le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer. Elles peuvent avoir un caractère héréditaire et sont souvent liées à l'éducation.” La peur générée par les parents pour éviter les situations à risques peut conduire à des situations d'évitement, et au renforcement de la phobie. Le spécialiste recommande une psychothérapie soit de type analytique soit une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour pouvoir enfin profiter sereinement des fêtes de fin d’année, loin des craintes irrationnelles.

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