Nobel de médecine : jusqu’où ira l’ARN messager ?

Il y a encore trois ans, quasiment personne n’avait entendu parler de l’ARN messager. En début de semaine, il valait à Katalin Kariko et Drew Weissman le prix Nobel de médecine. Entre-temps, il a permis d’éviter des cas graves de Covid-19 et donc de sauver des vies grâce au développement de vaccins l’utilisant, et des milliards d’euros ont été investis dans l’approfondissement de sa portée thérapeutique.

Aujourd’hui, que peut-on attendre des technologies à ARNm ? C’est la question qu’a posée la revue Nature à plusieurs chercheurs.

Pour Norbert Pardi, spécialiste des vaccins à l’université de Pennsylvanie à Philadelphie qui a travaillé avec Drew Weissman, “l’adaptabilité et la simplicité de production des vaccins à ARN messager ouvrent de nombreuses perspectives”. Elles permettent de réagir vite en cas d’épidémie liée à des variants des virus de la grippe ou du Sars-CoV-2, responsable du Covid-19.

Surtout, rapporte Nature, “là où l’ARNm peut vraiment faire bouger les lignes, c’est sur les agents pathogènes dont les entreprises pharmaceutiques n’ont pas encore réussi à percer les mystères”. L’un d’entre eux, le cytomégalovirus (CMV), un virus appartenant à la famille des herpèsvirus pourrait bien être désormais neutralisé. Voilà cinquante ans qu’il échappe aux vaccins, provoque des malformations chez des nourrissons et des infections potentiellement mortelles chez des personnes au système immunitaire affaibli.

“La prochaine grande étape, c’est le cancer”

Des premiers résultats d’essais cliniques d’un vaccin à ARNm contre le CMV sont prometteurs. “C’est le moment ou jamais d’éradiquer la première cause infectieuse d’invalidité”, s’enthousiasme Sallie Permar, qui a collaboré avec la société de biotechnologie Moderna sur l’étude de l’efficacité du vaccin, à présent en phase III d’essai clinique.

Pour Derrick Rossi, directeur général par intérim de la New York Stem Cell Foundation à New York et cofondateur de Moderna :

“La prochaine grande étape, c’est le cancer, ça ne fait aucun doute.”

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