Niger : la diplomatie toujours privilégiée sans aucune avancée en vue

Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, n'a pas exclu une intervention militaire au Niger, mais estime que la diplomatie est la "meilleure voie" pour résoudre la crise, a déclaré mardi son porte-parole Ajuri Ngelale.

Le Nigeria, qui assure la présidence tournante de l'organisation régionale ouest-africaine, s'exprimait pour la première fois depuis l'expiration dimanche de son ultimatum aux putschistes.

Deux jours avant un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sur la situation au Niger, les militaires au pouvoir à Niamey ont fait savoir qu'ils ne pouvaient pas accueillir une délégation de l'organisation régionale pour des raisons de "sécurité".

"Le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la Cedeao ne permet pas d'accueillir la dite délégation dans la sérénité et la sécurité requises", indique une lettre du ministère nigérien des Affaires étrangères adressée lundi à la Cedeao.

Jeudi, un "sommet extraordinaire" des dirigeants de la Cédéao doit avoir lieu. Les responsables de l'organisation ont annoncé cette visite dans l'objectif de se pencher "sur la situation politique et les récents développements au Niger".

Réactions internationales

La France a réitéré sa position sur la situation au Niger, appuyant "les efforts des pays de la région pour restaurer la démocratie" dans ce pays, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.

"Comme l'a indiqué la Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (Catherine Colonna), c'est à la Cédéao de prendre une décision sur la manière de restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, quelle qu'elle soit", a précisé cette même source, alors que le spectre d'une intervention militaire, une des options sur la table, semble s'éloigner.

De son côté, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé dans une interview à Radio France Internationale (RFI) que la diplomatie permettrait de résoudre la crise actuelle au Niger.

"C'est la démarche de la Cédéao, c'est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cédéao pour rétablir l'ordre constitutionnel", a déclaré l'homme politique américain, se référant à la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest.