Niger : les pays d’Afrique de l’Ouest lancent un ultimatum aux putschistes

Dans sa déclaration finale, la Cédéao a martelé qu’elle avait “une tolérance zéro” pour les coups d’État, et qu’elle prendrait “toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre constitutionnel”, si les putschistes refusaient d’abandonner le pouvoir. “De telles mesures pourraient inclure le recours à la force”, a précisé l’organisation.

“C’est la première fois que la Cédéao brandit la menace d’une intervention militaire” pour mettre en échec un coup d’État, souligne la BBC.

L’organisation a également approuvé un blocus économique immédiat du Niger, avec “la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre le pays et les États membres de la Cédéao”, et “le gel des avoirs de la république du Niger” dans les banques commerciales régionales, rapporte le site nigérian The Punch.

Le bloc a également ordonné la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux entre Niamey et les pays de la région. Autant de sanctions “qui traduisent la fermeté des chefs d’État” d’Afrique de l’ouest, observe le titre burkinabè Wakat Sera.

Pour ActuNiger, le sommet d’Abuja “amplifie de plus en plus la probabilité d’une intervention militaire à Niamey, comme l’espèrent d’ailleurs les responsables du régime déchu”.

“Agression contre le Niger”

On ignore cependant “comment la Cédéao pourrait faire usage de la force”, nuance Al-Jazeera. “L’an dernier, le bloc avait accepté de créer une force de sécurité régionale pour intervenir contre les groupes armés et empêcher les coups d’État militaires, mais les détails sur la force et son financement” restent inconnus, selon la chaîne qatarie.

Les putschistes, qui ont renversé mercredi le président Mohamed Bazoum – séquestré depuis par les militaires –, avaient anticipé l’ultimatum de la Cédéao. Samedi soir, ils avaient publié une déclaration affirmant que le sommet d’Abuja n’avait d’autre but que “de valider un plan d’agression contre le Niger à travers une intervention militaire”.

La junte et son chef, le général Abdourahamane Tchiani, en avaient profité pour rappeler leur “ferme détermination à défendre [leur] patrie”, et invité les Nigériens à manifester leur soutien au nouveau pouvoir durant le sommet de la Cédéao.

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